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L'ancien président tunisien Moncef Marzouki condamné à 22 ans de prison
Moncef Marzouki, premier président démocratiquement élu de Tunisie après la révolution de 2011, a été condamné par contumace à 22 ans de prison pour des faits qualifiés de liés au « terrorisme ». Vivant en exil en France depuis plusieurs années, l'ancien chef d'État continue d'incarner une opposition virulente au régime du président Kais Saied, qu’il accuse de dérive autoritaire.
La peine a été prononcée vendredi soir par un tribunal tunisien. Elle s’ajoute à deux précédentes condamnations : quatre ans de prison en 2021 pour « atteinte à la sûreté de l’État » et huit ans supplémentaires en février 2024 pour tentative de « semer le désordre » depuis l’étranger. Cette nouvelle sanction vise également Imed Daimi, ancien conseiller de Marzouki, et Abderrazak Kilani, ancien bâtonnier des avocats de Tunisie, tous deux également jugés en leur absence.
Selon la presse locale, les poursuites trouvent leur origine dans une conférence de presse tenue à Paris, lors de laquelle les trois hommes auraient vivement critiqué les institutions tunisiennes, en particulier le système judiciaire, jugé aujourd’hui inféodé au pouvoir exécutif.
Moncef Marzouki, 79 ans, a réagi via ses réseaux sociaux en qualifiant cette décision de « nulle et non avenue », y voyant une manœuvre destinée à « faire taire l’opposition démocratique ». Depuis le coup de force institutionnel de Kais Saied en juillet 2021 — où ce dernier s’est arrogé les pleins pouvoirs en suspendant le Parlement et en réécrivant la Constitution — Marzouki n’a cessé de dénoncer ce qu’il considère comme une dérive autoritaire.
« Kais Saied est un putschiste, un dictateur », n’a cessé de marteler Marzouki dans les médias internationaux, en appelant à sa destitution. Ces déclarations lui valent aujourd’hui des accusations de sédition, de complot contre l’État et désormais, de faits assimilés au terrorisme, une qualification que ses soutiens jugent instrumentalisée à des fins politiques.
Figure historique de la lutte contre la dictature de Zine El Abidine Ben Ali, Moncef Marzouki a incarné durant des années l’espoir démocratique né du printemps arabe. Toutefois, son alliance post-révolution avec le parti islamo-conservateur Ennahdha, alors majoritaire à l’Assemblée constituante, a contribué à ternir son image auprès d’une partie de l’opinion publique tunisienne.
Aujourd’hui âgé et isolé, l’ex-président demeure néanmoins une voix incontournable de l’opposition en exil. Cette nouvelle condamnation s’inscrit dans un climat de répression croissante à l’égard des voix dissidentes en Tunisie, où plusieurs journalistes, avocats, syndicalistes et opposants font face à des poursuites judiciaires.
Alors que le pays s’enfonce dans une crise politique et économique persistante, la marginalisation des figures historiques de la transition démocratique laisse planer le doute sur l’avenir des libertés acquises depuis 2011.
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