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Lait et Ramadan : une offre préservée malgré la sécheresse
Le secteur laitier marocain subit de plein fouet les conséquences de la sécheresse prolongée qui affecte le pays depuis plusieurs années. Toutefois, grâce aux mesures prises par l'État et les efforts des professionnels, l'approvisionnement du marché en lait demeure stable, y compris durant le mois de Ramadan, période de forte consommation.
Un secteur fragilisé par la sécheresse
Selon Mohammed Raita, directeur général exécutif de la fédération Maroc Lait, la filière fait face à un « long cycle de sécheresse » qui a réduit la disponibilité des fourrages, entraînant une baisse du cheptel bovin et une diminution de 30% de la production laitière entre 2019 et 2023.
Avec un modèle d'élevage largement basé sur le pâturage, les petits producteurs (90% des éleveurs possèdent moins de dix vaches) sont particulièrement vulnérables aux conditions climatiques extrêmes. Face à la hausse des coûts des intrants et à la suspension des exportations de génisses, la priorité des agriculteurs est désormais la conservation d'un cheptel restreint assurant un revenu minimal.
Des mesures pour stabiliser l'approvisionnement
Malgré ces difficultés, le marché ne connaîtra pas de pénurie durant le Ramadan. Les efforts conjugués de Maroc Lait et du ministère de l'Agriculture ont permis de freiner la chute de la production en 2024, voire d'enregistrer une hausse de 10% du lait collecté par rapport à 2023. Parmi les initiatives déployées figurent l'augmentation de plus de 30% du prix du lait payé aux éleveurs, la subvention de 6 millions de quintaux d'aliments composés et un accompagnement technique de proximité.
Par ailleurs, l'utilisation du lait en poudre demeure une solution pour réguler le marché. En période de sous-production, celui-ci est destiné à la fabrication de produits dérivés afin de réserver le lait cru à la production de lait pasteurisé et UHT. Inversement, en cas de surplus, le lait est séché et stocké en vue de la haute saison.
Des initiatives pour renforcer la résilience du secteur
Conscient de la nécessité de solutions durables, le secteur laitier s'associe au ministère de l'Agriculture pour développer un plan fourrager innovant. Ce programme explore de nouvelles ressources hydriques (dessalement, osmose inverse) et prône des techniques d'irrigation plus économes, comme le goutte-à-goutte. Il mise également sur des cultures résistantes à la sécheresse, telles que l'orge hydroponique et le panicum bleu, avec des résultats encourageants.
En parallèle, les professionnels militent pour l'exonération des taxes à l'importation sur les aliments simples, comme la paille et les fourrages. Cette mesure, appliquée en 2023, n'a pas été reconduite en 2024, mais son extension en 2025 pourrait constituer un soutien vital pour les éleveurs confrontés à des conditions climatiques de plus en plus arides.
L'informel, un frein au développement du secteur
Un autre défi majeur reste la présence d'un circuit informel qui représente près d'un tiers de la production laitière. Après une réduction notable à 15% en 2019, la crise de la Covid-19 a favorisé son regain. Ce phénomène pose de sérieuses problématiques sanitaires, car le lait vendu hors des circuits officiels échappe aux contrôles de qualité.
De plus, l'informel pèse sur l'économie nationale : il prive l'État de recettes fiscales et empêche de nombreux travailleurs de bénéficier d'une couverture sociale. En période de faible demande, les éleveurs engagés dans ce circuit rencontrent également des difficultés à écouler leurs stocks, faute d'infrastructures de conservation adaptées.
Un avenir incertain, mais des perspectives encourageantes
Malgré les défis, la filière laitière bénéficie d'un accompagnement soutenu de la part des autorités et des acteurs du secteur. Les efforts d'innovation et d'adaptation aux conditions climatiques extrêmes portent leurs fruits et permettent d'assurer un approvisionnement stable en lait, y compris durant le Ramadan.
Toutefois, pour pérenniser cette stabilité, il reste essentiel de poursuivre les investissements dans l'alimentation du cheptel, d'encourager des pratiques agricoles résilientes et de lutter efficacement contre l'informel. L'avenir du secteur dépendra en grande partie de la capacité des parties prenantes à conjuguer adaptation et innovation face aux bouleversements climatiques et économiques en cours.
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