-
22:41
-
22:31
-
22:10
-
21:40
-
21:30
-
21:10
-
20:45
-
20:31
-
20:03
-
19:44
-
19:31
-
19:03
-
18:44
-
18:30
-
18:00
-
17:40
-
17:30
-
17:10
-
16:47
-
16:31
-
16:19
-
16:06
-
15:46
-
15:31
-
15:10
-
14:46
-
14:31
-
14:27
-
14:06
-
13:45
-
13:20
-
12:31
-
12:01
-
11:44
-
11:30
-
11:28
-
11:11
-
10:44
-
10:41
-
10:31
-
10:01
-
09:44
-
09:30
-
09:00
-
08:40
-
08:32
-
08:10
-
07:50
-
07:44
-
07:31
-
07:20
Leïla Benali à Madrid : Vers une connectivité énergétique maroco-espagnole plus intégrée
La XIIIᵉ réunion de haut niveau entre le Maroc et l’Espagne, tenue jeudi 4 décembre, a mis en lumière la profondeur des liens énergétiques qui unissent les deux pays. À Madrid, la ministre marocaine de la Transition énergétique et du Développement durable, Leïla Benali, a insisté sur la solidité d’un partenariat construit sur « constance » et « pragmatisme », tout en rappelant que Rabat traite avec des partenaires « amis et voisins conscients de la responsabilité régionale partagée ».
Devant la Confédération espagnole des organisations patronales, Mme Benali a souligné que les discussions entre Rabat et Madrid se poursuivent « avec régularité, tant de manière formelle qu’informelle, depuis 2021 ». Elle devait ensuite rencontrer la ministre espagnole en charge du dossier, Sara Aagesen, afin d’examiner les moyens d’approfondir la connectivité électrique entre les deux pays.
Un partenariat consolidé après la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe
L’année 2021 avait marqué une rupture avec l’arrêt du flux de gaz algérien via le gazoduc Maghreb-Europe, traversant le territoire marocain. Grâce à la coopération hispano-marocaine, l’infrastructure a été remise en service en sens inverse, permettant au Maroc d’être approvisionné depuis l’Espagne.
Leïla Benali a exprimé sa gratitude envers Madrid, rappelant que cette réorientation du flux avait précédé de peu la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Selon elle, le partenariat énergétique entre les deux rives du détroit dépasse les aléas conjoncturels et s’inscrit dans un horizon de long terme.
La ministre a également mis en avant la stratégie énergétique marocaine, fondée sur une énergie « peu coûteuse et faiblement carbonée » pour sortir de la « trappe de revenus intermédiaires ». La part des énergies renouvelables, qui représentait 42 % en 2023, atteint désormais 45 % et devrait passer à 52 % en 2027. Elle a affirmé que les volumes engagés dans ce secteur ont été triplés chaque année depuis 2021.
Interopérabilité électrique et projets structurants
Les deux lignes électriques sous-marines reliant le Maroc et l’Espagne — d’une capacité totale de 1 400 MW — illustrent la solidité de cette coopération. Mme Benali a rappelé leur fonctionnement bidirectionnel et évoqué la préparation d'une troisième liaison.
Lors du black-out survenu en Espagne le 28 avril, le Maroc avait acheminé 38 % de sa capacité nationale vers la péninsule Ibérique, un geste salué par la ministre comme une démonstration de solidarité énergétique.
La coopération ne se limite plus à l’électricité et au gaz. Rabat espère désormais étendre ce partenariat au commerce des métaux et minerais, dans un contexte mondial marqué par une demande croissante en matériaux stratégiques tels que le lithium et le cobalt.
Vers un cadre africain pour une exploitation minière durable
Mme Benali a rappelé que la connexion maroco-espagnole constitue la seule liaison directe entre l’Europe et l’Afrique, une position géographique déterminante pour structurer les futurs corridors de matières premières. Elle a également mis en avant la Déclaration de Marrakech, élaborée avec plusieurs homologues africains, qui propose un cadre ESG destiné à garantir la responsabilité et la viabilité du secteur minier sur le continent.
Interrogée sur les divergences internationales en matière de politique énergétique, notamment la position américaine en faveur des énergies fossiles, elle a rappelé que le Maroc est engagé depuis 1991 dans les sources vertes. Cet ancrage précoce, selon elle, place le pays en position idéale pour intégrer plusieurs technologies émergentes, notamment dans le stockage, les batteries et les réseaux intelligents.
Avec ces échanges de haut niveau, Maroc et Espagne confirment la robustesse de leur coopération énergétique, fondée sur des infrastructures connectées, une vision partagée et des ambitions régionales alignées sur les grands enjeux de la transition mondiale.