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Mariage des mineurs : une pratique encore tenace au Maroc
Le phénomène du mariage des mineurs continue de poser un défi majeur à la société marocaine, malgré un recul notable observé en 2024. Selon le rapport annuel du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ), 16.755 demandes ont été enregistrées cette année, soit une baisse de 17% par rapport à 2023.
Cette pratique reste toutefois profondément ancrée dans les zones rurales, qui concentrent près de 78% des demandes, soit 13.091 dossiers, contre 3.664 en milieu urbain. Bien que les tribunaux aient rejeté plus d’un tiers de ces requêtes, près de deux mariages sur trois ont été approuvés, révélant la persistance d’un fossé entre la loi et la réalité sociale.
Le rapport souligne également la précarité des jeunes concernés : plus de 96% n’exercent aucune activité professionnelle et 92% ont abandonné l’école. Pour de nombreuses familles, le mariage devient alors une « solution économique », parfois vécue comme une échappatoire à la pauvreté plutôt qu’un véritable choix de vie.
Sur le plan géographique, la région de Marrakech arrive en tête avec 2.941 demandes, suivie de Fès (2.394) et Kénitra (1.480). À l’opposé, Guelmim ne compte que 48 dossiers. Certaines régions affichent des taux d’acceptation particulièrement élevés, comme Errachidia (81%), Fès (76%) ou encore Kénitra (75%).
Fait marquant, le rapport relève une hausse de 33,6% des mariages de garçons mineurs, atteignant 254 cas, tandis que les mariages de filles mineures ont reculé, passant de 20.002 à 16.501 demandes. Les jeunes de plus de 17 ans représentent 65,5% des demandes, avec un taux d’acceptation de 70,5%. Les mariages impliquant des enfants de moins de 15 ans demeurent rares, mais existent encore : sur 59 cas recensés, un seul a été approuvé.
En dépit de la tendance à la baisse, le mariage des mineurs représente toujours 6,4% de l’ensemble des 259.212 demandes de mariage déposées en 2024. Un pourcentage modeste en apparence, mais qui traduit une réalité sociale complexe et persistante. Alors que le débat sur l’interdiction totale du mariage avant 18 ans refait surface, le Maroc se trouve face à un défi de taille : concilier modernité juridique et traditions profondément enracinées.