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Maroc : vers 3 % du PIB pour la recherche scientifique d’ici 2030
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) tire la sonnette d’alarme sur la situation de la recherche scientifique au Maroc. Dans un avis consultatif récemment publié à la demande de la Chambre des conseillers, l’institution appelle à une refonte en profondeur du système national de recherche, en fixant pour cap un investissement équivalant à 3 % du produit intérieur brut (PIB) d’ici à 2030.
Selon le CESE, cette orientation représente une nécessité stratégique pour renforcer la compétitivité de l’économie nationale, consolider la place du Maroc dans le domaine de l’innovation et soutenir un modèle de développement durable.
Une stratégie nationale à repenser
Intitulé « Contribution de la recherche scientifique à l’innovation et au renforcement des capacités concurrentielles de l’économie nationale », le rapport met en avant l’urgence d’élaborer une stratégie nationale cohérente et intégrée de recherche, de développement et d’innovation. Le CESE insiste sur la révision rapide de la loi n°01.00 relative à l’enseignement supérieur, afin d’octroyer davantage d’autonomie administrative, financière et scientifique aux universités.
Cette réforme, selon le Conseil, permettrait aux établissements d’enseignement supérieur de mieux jouer leur rôle de producteurs et de valorisateurs du savoir, tout en renforçant les liens entre la recherche académique et le tissu économique.
Financer durablement la recherche
Le CESE recommande un financement stable et ambitieux, visant à atteindre 3 % du PIB d’ici 2030. Il appelle également le secteur privé à accroître sa contribution, jugée encore insuffisante, puisque près de 70 % du financement actuel provient du secteur public. Pour le Conseil, cette dépendance freine l’émergence d’un écosystème d’innovation performant et compétitif.
L’institution préconise en outre la création d’un statut spécifique pour les chercheurs à plein temps, y compris les doctorants et post-doctorants. Ce dispositif viendrait compléter celui des enseignants-chercheurs et récompenserait la productivité scientifique par des mécanismes d’incitation et de reconnaissance.
Renforcer la coordination et la valorisation
Le CESE insiste sur le renforcement des capacités du Conseil national de la recherche scientifique, afin d’assurer la coordination entre les différents acteurs publics et privés. Par ailleurs, il met l’accent sur la valorisation de la recherche appliquée et de l’innovation entrepreneuriale, en encourageant la création de filiales universitaires, les partenariats public-privé et les structures de transfert technologique régionales.
Les universités, selon le rapport, doivent devenir de véritables pôles d’innovation, capables de transformer les résultats de la recherche en solutions concrètes, commercialisables et créatrices de valeur. Des exemples comme la Fondation MAScIR démontrent déjà la faisabilité de tels modèles.
Des avancées, mais des lacunes persistantes
Si le Maroc a enregistré des progrès notables augmentation du nombre de chercheurs, de doctorants et de publications scientifiques le pays reste en retrait par rapport aux standards internationaux. En 2016, les dépenses intérieures en recherche et développement ne représentaient que 0,75 % du PIB, un taux inchangé depuis lors et très en deçà de la moyenne mondiale.
Le CESE cite pourtant plusieurs réussites : la production de médicaments génériques innovants dans le secteur de la santé, la valorisation de gisements miniers à travers des procédés technologiques avancés, ou encore le développement de drones civils et militaires. Ces exemples prouvent le potentiel de l’écosystème marocain, à condition d’une meilleure synergie entre l’université, l’entreprise et l’État.
Un impératif national
Pour le CESE, la convergence des politiques publiques, un financement conséquent et une gouvernance claire constituent les piliers d’un système de recherche efficace. Le Maroc, précise-t-il, doit désormais franchir un cap : passer d’un modèle dépendant de la recherche académique subventionnée à un modèle d’innovation ouverte et partenariale, tourné vers la compétitivité et l’impact économique.
À l’horizon 2030, la recherche scientifique pourrait devenir un véritable moteur de croissance, à condition que le Royaume fasse de la connaissance et de l’innovation les fondements de sa prospérité future.