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Travail et intelligence artificielle : vers une redéfinition profonde des modèles professionnels
L’intelligence artificielle (IA) redéfinit en profondeur les contours du monde du travail. C’est ce qu’a affirmé Younes Sekkouri, ministre marocain de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, lors d’un dialogue interactif tenu jeudi à Genève, dans le cadre du Forum de la Coalition mondiale pour la justice sociale.
Prenant la parole autour du thème « Moteur du changement : l’IA au service de l’impact social », M. Sekkouri a mis en lumière les transformations majeures que l’IA impose à la manière dont les sociétés conçoivent et organisent le travail. Il a souligné que de plus en plus de jeunes dans le monde aspirent à une plus grande flexibilité professionnelle, privilégiant l’auto-emploi et des formes d’entrepreneuriat plus souples, peu exigeantes en capital de départ.
Selon le ministre, cette évolution n’est pas uniquement dictée par des considérations économiques : « Il s’agit avant tout d’un choix de vie, d’une volonté de gérer différemment son temps, parfois en cumulant plusieurs activités. » Cette tendance s’ancre dans une redéfinition profonde de la carrière, perçue désormais comme un parcours modulable et adapté aux aspirations individuelles.
L’intervention de M. Sekkouri a également abordé les conséquences directes de l’automatisation via l’IA générative sur les métiers existants. Deux scénarios sont à prévoir : certains postes seront « augmentés », nécessitant une montée en compétences, tandis que d’autres pourraient être remplacés, rendant indispensable un redéploiement de la main-d'œuvre.
Mais l’enjeu dépasse le simple volet technologique. Pour le ministre, « l’IA n’est pas qu’un défi technique ou économique : c’est une question de société. » Il appelle ainsi à une adaptation des cadres législatifs afin de permettre aux jeunes d’évoluer dans un environnement plus souple, apte à stimuler leur créativité et leur désir d’autonomie professionnelle.
À l’horizon des quinze prochaines années, l’auto-emploi pourrait concerner entre 30 % et 40 % de la population active, estime-t-il. Un bouleversement qui impose une réaction rapide des pouvoirs publics pour accompagner cette mutation.
Dans cette optique, M. Sekkouri a plaidé pour une gouvernance mondiale concertée de l’intelligence artificielle, insistant sur l’urgence d’une coordination internationale, notamment en matière d’éthique et de régulation. Une telle démarche permettrait aux pays émergents et en développement de transformer ce bouleversement technologique en levier d’opportunités.
Ce panel, organisé en marge de la 113e Conférence internationale du Travail, a également permis aux participants d’échanger sur les enseignements tirés de l’usage de l’IA dans le monde professionnel. Plusieurs intervenants ont insisté sur la nécessité de promouvoir des solutions technologiques responsables, à travers des partenariats intersectoriels.
Les travaux s’inscrivent dans la continuité du Sommet de l’action sur l’IA, tenu à Paris en février dernier. À cette occasion, les membres de la Coalition avaient annoncé la création d’un Réseau d’observatoires sur l’IA et le travail, réaffirmant leur engagement en faveur d’une transition numérique inclusive et équitable.
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