Advertising
Advertising
  • Fajr
  • Lever du soleil
  • Dhuhr
  • Asr
  • Maghrib
  • Isha

Suivez-nous sur Facebook

Tunnel Gibraltar : Madrid lance la conception détaillée du projet

14:00
Par: Naji khaoula
Tunnel Gibraltar : Madrid lance la conception détaillée du projet

Le projet de tunnel sous-marin entre l’Espagne et le Maroc, longtemps considéré comme un rêve d’ingénierie, connaît une avancée majeure. Le gouvernement espagnol vient en effet de confier à l’entreprise publique Ineco la conception détaillée de l’infrastructure, marquant une étape décisive pour cette liaison stratégique entre l’Europe et l’Afrique.

Une relance concrète après des décennies d’attente

Après des années d’études interrompues et de débats techniques, Madrid relance officiellement le dossier à travers une commande de la Société espagnole d’études sur les communications fixes à travers le détroit de Gibraltar (Secegsa). Doté d’un budget de 961.939 euros financé par des fonds européens, le mandat vise à actualiser en profondeur l’avant-projet datant de plusieurs décennies.

Il s’agit de la première mise à jour complète des études depuis près de cinquante ans. Le document final est attendu pour l’été 2026, et pourrait être intégré directement dans le projet final, qu’il s’agisse du tracé principal ou d’un tunnel auxiliaire dédié à la sécurité.

Des études géologiques et techniques de grande envergure

Ineco devra revoir entièrement le tracé du tunnel du côté espagnol, notamment dans la région de Vejer de la Frontera, et concevoir les futures connexions ferroviaires vers l’axe Cadix–Séville. Plus de 15.000 heures de travail sont prévues pour analyser les cartes géotechniques, les mesures hydrogéologiques, l’activité sismique et les contraintes maritimes propres au détroit.

L’étude porte aussi sur la modernisation des systèmes de ventilation et de sécurité, appuyée par des simulations d’incendie et de scénarios d’urgence afin de respecter les normes européennes les plus strictes.

Un tunnel de 42 kilomètres, dont 28 sous la mer

Selon les documents techniques espagnols, le tunnel atteindrait 42 kilomètres, dont 28 kilomètres sous la mer, traversant le point le plus profond du « seuil du détroit », estimé à près de 475 mètres. Il serait équipé de deux voies ferroviaires pour trains à grande vitesse et fret, accompagnées d’un conduit central réservé aux interventions et à la maintenance.

Première étape : un tunnel exploratoire

Avant d’engager le forage définitif, un tunnel exploratoire sera creusé du côté espagnol. Cette phase, prévue entre six et neuf ans, servira à analyser la nature des roches et des sédiments. Les appels d’offres sont attendus en 2027, et les premiers travaux pourraient démarrer vers 2030, sous réserve d’une décision politique conjointe avant fin 2027.

Un financement encore en construction

La contribution espagnole est estimée à 8,5 milliards d’euros, mais Madrid explore déjà des solutions de financement supplémentaires via les programmes européens tels que Next Generation EU. Le Maroc, pour sa part, poursuit ses propres études pour adapter ses infrastructures et intégrer ce projet à sa vision stratégique de hub logistique entre l’Europe et l’Afrique.

Une faisabilité désormais confirmée

Le rapport de l’entreprise allemande Herrenknecht, spécialiste mondial du creusement de tunnels, apporte un éclairage optimiste : selon ses analyses, le projet est aujourd’hui réalisable grâce aux technologies modernes, malgré les défis géologiques considérables du seuil de Camarinal. Cette conclusion, remise en juin dernier au gouvernement espagnol, confirme le potentiel technique du chantier.

Un projet aux enjeux continentaux

Comparé au tunnel sous la Manche, mais dans un environnement géologique bien plus complexe, le futur tunnel du détroit de Gibraltar pourrait transformer durablement les échanges entre l’Europe et l’Afrique. Il permettrait de fluidifier les flux de marchandises, d’alléger la pression sur les liaisons maritimes et de renforcer l’intégration économique régionale.

La concrétisation de ce projet historique dépend désormais d’une décision politique attendue avant la fin de 2027. En cas de feu vert, le chantier pourrait redessiner la carte des transports euro-africains pour les décennies à venir.



Lire la suite

Ce site, walaw.press, utilise des cookies afin de vous offrir une bonne expérience de navigation et d’améliorer continuellement nos services. En continuant à naviguer sur ce site, vous acceptez l’utilisation de ces cookies.