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Witkoff et Kushner à Tel-Aviv pour relancer la trêve fragile à Gaza

Lundi 20 - 15:45

Les émissaires américains Steve Witkoff et Jared Kushner sont arrivés lundi en Israël pour superviser la mise en œuvre du cessez-le-feu dans la bande de Gaza, au lendemain d’une flambée de violence ayant menacé la stabilité de la trêve entre Israël et le mouvement islamiste Hamas.

Selon l’ambassade américaine à Tel-Aviv, les deux envoyés du président américain Donald Trump doivent rencontrer des responsables israéliens afin d’évaluer la situation sur le terrain et de garantir la poursuite du plan de paix engagé depuis l’accord de trêve du 10 octobre.

La veille, des frappes israéliennes avaient visé plusieurs zones de la bande de Gaza, provoquant la mort d’au moins 45 Palestiniens, dont des civils et un journaliste, selon la Défense civile du Hamas. L’armée israélienne a justifié ces attaques par des violations supposées du cessez-le-feu, imputées au mouvement palestinien.

Dimanche soir, l’armée israélienne a toutefois annoncé la suspension de ses frappes et la reprise de l’application du cessez-le-feu, confirmant la mort de deux soldats lors d’affrontements à Rafah, dans le sud de Gaza.

De son côté, le Hamas a nié toute responsabilité dans les affrontements et assuré son « engagement total » à respecter les termes de la trêve, précisant n’avoir « aucune connaissance d’incidents à Rafah ».

Le président Donald Trump, interrogé à bord de l’avion présidentiel, a estimé que le cessez-le-feu restait en vigueur, tout en attribuant les incidents à « certains rebelles » au sein du Hamas. Il a affirmé que la situation serait « gérée fermement mais correctement », réaffirmant la volonté américaine de maintenir la trêve.

Dans le même temps, le point de passage de Kerem Shalom, principal corridor humanitaire entre Israël et Gaza, a été rouvert lundi, après une fermeture temporaire. Cette réouverture vise à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire vers le territoire palestinien, fortement touché par les récentes hostilités.

Le vice-président américain JD Vance a, pour sa part, minimisé les incidents récents, soulignant que « toute trêve comporte des hauts et des bas », mais que « les perspectives d’une paix durable demeurent réelles ». Il a ajouté qu’un autre membre de l’administration américaine se rendrait prochainement en Israël pour évaluer la situation, sans exclure sa propre visite.

Par ailleurs, dans le cadre de la première phase du plan Trump, le Hamas avait remis le 13 octobre les 20 otages vivants encore détenus depuis l’attaque du 7 octobre 2023, en échange de la libération de près de 2.000 prisonniers palestiniens. Le mouvement avait également restitué 12 corps d’otages, sur les 28 dépouilles encore retenues à Gaza.

Dimanche, le Hamas a déclaré avoir retrouvé un 13e corps d’otage, s’engageant à le restituer « si les conditions le permettent », tandis qu’Israël conditionne la réouverture du poste-frontière de Rafah à la restitution complète des dépouilles.

Les prochaines étapes du plan de paix, encore en négociation, incluent le désarmement progressif du Hamas, l’amnistie de ses combattants et le retrait partiel des troupes israéliennes de Gaza — des points particulièrement sensibles.

Depuis l’attaque du 7 octobre 2023, le conflit a coûté la vie à 1.221 Israéliens, majoritairement des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles. L’offensive israélienne qui a suivi a fait plus de 68.000 morts dans la bande de Gaza, dont une majorité de civils, d’après le ministère de la Santé du Hamas.