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Allemagne : la justice face à un attentat et à ses répercussions politiques
Le procès du principal suspect de l’attaque à la voiture-bélier perpétrée en décembre 2024 sur le marché de Noël de Magdebourg s’ouvre ce lundi dans une atmosphère lourde de tensions politiques. Taleb Jawad al-Abdulmohsen, médecin saoudien de 50 ans et réfugié en Allemagne depuis près de vingt ans, est accusé d’avoir tué six personnes et d’avoir blessé des centaines d’autres en fonçant volontairement dans la foule en pleine période des fêtes.
L’attaque, survenue au cœur d’une campagne électorale déjà polarisée par les questions migratoires et sécuritaires, avait provoqué une onde de choc dans le pays. Elle avait également ravivé le souvenir traumatique de l’attentat de Berlin en 2016, poussant les autorités à réexaminer les dispositifs de sécurité autour des marchés de Noël.
Le profil de l’accusé interroge. Connu pour ses publications hostiles à l’islam, dont il avait publiquement renié la pratique, Taleb Jawad al-Abdulmohsen exprimait aussi sa sympathie pour des discours d’extrême droite allemands. Selon l’acte d’accusation, il aurait agi seul, mû par un sentiment de « frustration » nourri par des différends personnels et une rupture avec ses repères identitaires. Les enquêteurs estiment qu’il avait prémédité son acte dans l’objectif de faire « le plus grand nombre de victimes possible ».
Ce procès, qui devrait durer plus de quatre mois, mobilise des moyens exceptionnels. Une salle d’audience spéciale a été aménagée à Magdebourg pour permettre d’accueillir les nombreuses parties civiles, avocats et observateurs. L’accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté.
Au-delà du volet judiciaire, cette affaire réactive un débat politique déjà vif. Le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), en progression dans les sondages, voit dans ce procès un terrain fertile pour nourrir son discours sécuritaire et anti-immigration. Dans l’État régional de Saxe-Anhalt, où se trouve Magdebourg, l’AfD est donnée favorite pour les élections à venir.
Les autorités devront également répondre à une question sensible : pourquoi les mesures de protection, renforcées après 2016, n’ont-elles pas empêché l’attaque ? Ce point pourrait s’avérer déterminant dans la gestion politique de l’après-procès.
Dans un contexte européen marqué par la montée des extrêmes, ce procès dépasse ainsi le cadre judiciaire : il devient un révélateur de fractures profondes au sein de la société allemande.