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Antonio Filosa nommé nouveau directeur général de Stellantis

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Stellantis tourne une page de son histoire. Le constructeur automobile a annoncé mercredi la nomination d’Antonio Filosa au poste de directeur général, en remplacement de Carlos Tavares, écarté en décembre 2024. Cette décision stratégique intervient alors que le groupe franco-italo-américain, né de la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler, fait face à des défis majeurs, notamment la baisse de ses ventes aux États-Unis et une pression croissante sur la qualité de ses modèles.

Âgé de 51 ans, Antonio Filosa prendra officiellement ses fonctions le 23 juin prochain, avec l’accord du conseil d’administration, qui l’a élu à l’unanimité à l’issue d’un processus de sélection mêlant candidats internes et externes. Une assemblée générale extraordinaire sera convoquée dans les jours à venir pour entériner cette nomination.

Filosa, d’origine napolitaine, est un pur produit du groupe Fiat, qu’il a rejoint en 1999 comme superviseur qualité dans une usine en Espagne. Depuis, il a gravi les échelons en occupant des postes-clés, notamment en Amérique latine où il a dirigé des usines, géré les achats, et piloté les marques Alfa Romeo et Maserati. En 2024, il avait été promu directeur de la région Amériques, couvrant à la fois le Nord et le Sud du continent, avec la responsabilité directe de marques emblématiques comme Chrysler, Dodge, Jeep et Ram.

Dans un message adressé aux salariés, Antonio Filosa s’est dit "fier" de cette nomination : « J’ai cette entreprise dans le sang », a-t-il déclaré, affichant sa volonté d’instaurer un leadership rassembleur et pragmatique. Son expérience internationale et sa connaissance fine du terrain sont largement saluées au sein du groupe, notamment par le président exécutif John Elkann, qui a souligné sa gestion efficace de la région nord-américaine dans un contexte particulièrement tendu.

La nomination d’un Italien, après un dirigeant français comme Carlos Tavares, rompt avec l’équilibre tacite instauré depuis la naissance de Stellantis en 2021. L’arrivée de Filosa illustre un recentrage vers des profils opérationnels et connectés aux réalités industrielles mondiales, alors que Stellantis tente de retrouver sa dynamique dans un environnement de plus en plus concurrentiel, notamment face à la montée des constructeurs chinois.

Le groupe, qui détient une quinzaine de marques telles que Peugeot, Citroën, Fiat, Opel, Jeep ou encore Maserati, doit désormais relever plusieurs défis : restaurer la qualité perçue de ses véhicules, ajuster ses prix face à une concurrence agressive, et rétablir sa position sur le marché américain, où ses ventes ont fortement chuté en 2024.

Le départ de Carlos Tavares, initialement célébré pour ses politiques de réduction des coûts et ses résultats record, a été précipité par des désaccords stratégiques avec le conseil d’administration, ainsi qu’une série de critiques sur la fiabilité et la tarification des véhicules du groupe.

Avec l’arrivée d’Antonio Filosa, Stellantis entame une nouvelle phase, marquée par un retour à l’excellence industrielle, une gouvernance plus resserrée, et une volonté claire de renforcer sa compétitivité mondiale. Reste à savoir si cette transition suffira à restaurer la confiance des marchés et des consommateurs. Ce matin à la Bourse de Paris, l’action du groupe reculait de 0,29 %, dans un contexte global légèrement négatif.

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