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Café : le Maroc consolide sa demande dans un marché mondial sous pression

15:45
Par: Naji khaoula
Café : le Maroc consolide sa demande dans un marché mondial sous pression

La place marocaine du café continue de s’affirmer comme un débouché en progression régulière, selon les dernières projections du département américain de l’Agriculture (USDA). Dans un contexte international marqué par des volumes record, des équilibres fragilisés et une pression persistante sur les stocks, le Maroc confirme son statut de marché importateur dynamique, porté par des habitudes de consommation désormais bien ancrées.

Dans son rapport Coffee: World Markets and Trade, validé en décembre par le World Agricultural Outlook Board, l’USDA estime la consommation intérieure marocaine à environ 1,06 million de sacs de 60 kilogrammes pour la campagne 2025-2026, contre 1,07 million la saison précédente. Cette légère inflexion traduit davantage une phase de stabilisation qu’un recul. Le document souligne que la consommation nationale évolue depuis plusieurs années autour du seuil du million de sacs, illustrant l’intégration durable du café dans les usages alimentaires, en particulier dans les zones urbaines.

Marché importateur par nature, le Maroc contribue ainsi à soutenir les flux internationaux de café. Les importations, toutes catégories confondues, sont évaluées à près de deux millions de sacs équivalent café vert. Ce volume correspond à la structure du marché local, caractérisée par la montée en puissance des cafés de quartier modernisés, des salons spécialisés et des circuits de distribution contemporains. L’USDA note que, dans les pays d’Afrique du Nord et notamment au Maroc, la consommation reste sensible aux variations de prix, mais relativement stable en volume, l’ajustement se faisant davantage sur la qualité et l’origine des produits importés.

Cette dynamique s’inscrit dans un cadre régional plus large. En Afrique du Nord, l’Algérie afficherait une consommation d’environ 2,05 millions de sacs, tandis que l’Égypte se situerait autour d’un million. Pour les analystes américains, cette progression repose avant tout sur des facteurs structurels, comme l’urbanisation et la croissance démographique, ce qui confère à la demande une certaine résistance face aux chocs conjoncturels.

Un marché dépendant des équilibres mondiaux

L’étude rappelle que le Maroc ne dispose pas de production nationale significative et dépend entièrement des importations. Les flux sont dominés par le café vert, destiné à la torréfaction locale, complétés par du café soluble et, dans une moindre mesure, du café déjà torréfié. Les principales origines restent le Brésil et le Viet Nam, avec une diversification progressive vers certains pays d’Afrique de l’Est.

Dans un environnement de hausse marquée des cours internationaux, cette dépendance se traduit par une augmentation sensible de la facture d’importation. L’USDA souligne que l’indice composite mensuel de l’Organisation internationale du café a presque triplé sur plusieurs campagnes, exerçant une pression directe sur les marchés importateurs nets. Au Maroc, cette situation pèse sur les marges des torréfacteurs et des distributeurs, avec un impact partiellement répercuté sur les prix au détail.

Les stocks mondiaux de fin de campagne sont, par ailleurs, attendus à un niveau relativement bas, autour de 20,1 millions de sacs, ce qui marquerait une cinquième année consécutive de recul. Cette contraction limite les capacités d’amortissement face aux aléas climatiques ou logistiques, rendant des marchés comme celui du Maroc plus exposés aux fluctuations de l’offre.

Des volumes mondiaux records, mais des tensions persistantes

À l’échelle internationale, la production mondiale de café atteindrait un record de 178,8 millions de sacs en 2025-2026. Cette progression est principalement portée par le Viet Nam, l’Indonésie et l’Éthiopie, dont les récoltes compenseraient les replis observés au Brésil et en Colombie. Malgré ces volumes inédits, la consommation mondiale poursuivrait sa hausse pour culminer à 173,9 millions de sacs, un niveau jamais atteint.

Ce décalage, combiné à la baisse des stocks, explique la tension persistante sur les prix. Pour les pays importateurs non producteurs, comme le Maroc, la stabilité de l’approvisionnement dépendra étroitement des conditions climatiques dans les grandes zones de production et de la capacité des chaînes logistiques mondiales à absorber des volumes élevés.

Dans ce paysage contrasté, le marché marocain du café apparaît ainsi comme relativement stable en termes de volumes, mais exposé aux dynamiques globales. Une situation qui confirme le rôle croissant du Royaume dans la carte mondiale des importateurs, tout en soulignant sa vulnérabilité face à un marché international sous pression.



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