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Casablanca entame la disparition du douar Bouih, symbole d’un habitat précaire

16:35
Casablanca entame la disparition du douar Bouih, symbole d’un habitat précaire
Par: Naji khaoula
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Une étape importante a été franchie à Casablanca avec le début de la démolition du douar Bouih, un des plus vastes et anciens bidonvilles de la métropole, situé dans le quartier d’Aïn Sbâa. Ce vendredi 20 juin, sous la supervision des autorités locales, près de 500 habitations précaires, appelées « berrakas », ont été rasées, marquant la fin progressive d’un mode de vie insalubre pour plusieurs centaines de familles.

L’opération, très attendue, symbolise un tournant majeur dans la politique de résorption des bidonvilles à Casablanca, inscrite dans un programme national de lutte contre l’habitat informel. Ce chantier, initialement prévu pour mars dernier, avait été repoussé afin de ne pas perturber la scolarité des enfants. « On nous avait annoncé la démolition en novembre, puis en mars, mais les autorités ont préféré attendre la fin de l’année scolaire en juin », relate une habitante du douar.

Cette attention portée à la scolarité des plus jeunes a été saluée par les familles, qui ont ainsi pu préparer sereinement cette transition. La semaine précédant la démolition, des visites des représentants de l’administration locale — caïd, pacha et auxiliaires — ont été organisées pour sensibiliser les habitants, notamment à la nécessité de démonter leurs compteurs d’eau et d’électricité.

Malgré le choc du déracinement, le déroulement de la démolition s’est fait dans le calme, sans incidents majeurs. « Il n’y a pas eu de confrontations, tout s’est bien passé », confie une autre résidente. Ce climat de résignation mêlée d’espoir est partagé par la majorité des habitants, qui voient dans ce changement une opportunité d’améliorer leurs conditions de vie.

Le défi majeur reste toutefois le relogement. Les familles concernées bénéficieront de nouveaux logements sociaux dans le quartier de Hay Moulay Rachid. Toutefois, une période de transition sera nécessaire : « Il faudra louer un logement provisoire pendant trois à quatre mois, le temps que tout soit prêt », explique un résident.

Parmi les habitants, les inquiétudes demeurent quant au suivi et à l’accompagnement dans ce processus. « J’espère qu’ils vont nous aider tout au long de cette opération », confie prudemment un habitant, soulignant la nécessité d’un soutien continu pour garantir une intégration réussie.

Cette démolition symbolise ainsi à la fois la fin d’un cycle d’exclusion urbaine et le début d’une nouvelle ère pour ces familles, qui espèrent désormais un avenir plus stable et digne au cœur de la ville.

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