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COBCO : Le Maroc entre dans l’ère des batteries électriques
À Jorf Lasfar, un tournant industriel est en marche. Le 25 juin 2025, la méga-usine COBCO, fruit d’un partenariat sino-marocain, a officiellement démarré ses activités. Avec un investissement colossal de 20 milliards de dirhams, ce projet pionnier marque l’entrée du Maroc dans la cour des grands producteurs mondiaux de matériaux pour batteries électriques.
Lancée par le fonds panafricain Al Mada et le géant chinois CNGR Advanced Materials, cette plateforme industrielle d’envergure internationale s’étend sur plus de 200 hectares. Son objectif : produire localement des matériaux stratégiques à haute valeur ajoutée destinés aux batteries lithium-ion, qui alimenteront demain des millions de véhicules électriques dans le monde.
Une réponse concrète aux défis climatiques et géopolitiques
Le projet COBCO (Compagnie marocaine des batteries électriques) incarne une ambition industrielle majeure : devenir un pilier de la transition énergétique mondiale, tout en repositionnant le Maroc comme un acteur stratégique sur les chaînes d’approvisionnement décarbonées. En valorisant les ressources nationales — phosphate, cobalt, manganèse — le site passe de l’export brut à la transformation locale, augmentant ainsi le taux d’intégration industrielle.
À terme, l’usine ambitionne de produire jusqu’à 70 GWh/an de matériaux, soit l’équivalent de la demande pour un million de véhicules électriques. Elle s’inscrit dans une dynamique mondiale où les matériaux actifs pour batteries sont devenus un enjeu géopolitique majeur, exacerbés par les tensions commerciales et les exigences environnementales croissantes.
Une technologie de pointe à haute valeur ajoutée
La production démarre avec les précurseurs NMC (Nickel-Manganèse-Cobalt), essentiels à la performance des batteries lithium-ion. COBCO prévoit une capacité annuelle de 120.000 tonnes, intégrant synthèse chimique et raffinage de métaux critiques, un savoir-faire jusqu’ici concentré en Asie.
Une deuxième phase étendra la production à des cathodes LFP (Lithium-Fer-Phosphate), plus durables et stables, avec une capacité visée de 60.000 tonnes/an.
Mais le projet va plus loin. Il intègre une chaîne de valeur complète, de l’extraction au recyclage, en passant par le raffinage, le contrôle qualité et la traçabilité. COBCO met notamment en place une unité de recyclage de la black mass, ces résidus de batteries usagées, avec une capacité de traitement de 30.000 tonnes par an, dans une optique d’économie circulaire.
Une coopération Sud-Est innovante
L’alliance entre Al Mada et CNGR illustre un nouveau modèle de coopération industrielle entre le Sud et l’Est. Al Mada apporte son ancrage local, sa vision panafricaine et son réseau institutionnel. CNGR, déjà fournisseur de Tesla ou LG, offre une expertise technologique de pointe.
Ce partenariat stratégique permet d’importer des technologies industrielles avancées, tout en formant une main-d’œuvre marocaine qualifiée. Plus de 1.800 emplois directs sont attendus, sans compter des milliers d’emplois indirects et un effort massif de formation, en partenariat avec les universités locales.
Un modèle industriel aligné sur la durabilité
Dès sa conception, COBCO s’est inscrit dans une logique bas carbone. L’usine vise une alimentation à 80% en énergies renouvelables dès 2025, et 100% d’ici fin 2026, principalement via le solaire et l’éolien.
Elle utilise de l’eau dessalée, réduit drastiquement son empreinte hydrique, et adopte des normes environnementales strictes : ISO 14064, ISO 50001 et intégration dans le Carbon Disclosure Project. En scellant un partenariat avec l’européen Umicore, COBCO s’assure également des meilleures pratiques en matière de recyclage et de circularité.
Le Maroc, futur hub industriel des batteries
À travers COBCO, le Maroc franchit une étape stratégique. Il ne se contente plus d’extraire et d’exporter : il transforme, recycle, innove. L’usine de Jorf Lasfar se positionne comme une passerelle industrielle entre l’Afrique, l’Europe et l’Asie, profitant d’une situation logistique idéale et d’un cadre juridique favorable.
En s’alignant avec les futures normes de contenu local imposées par l’UE et les États-Unis, le Royaume se dote des outils pour attirer des assembleurs, constructeurs et investisseurs. Une filière batterie locale prend forme, avec COBCO comme fer de lance.
COBCO ne se résume pas à une simple usine. C’est un projet structurant, un symbole de souveraineté industrielle verte, une réponse aux défis globaux par une coopération intelligente et durable. Le Maroc envoie un signal fort : il est prêt à jouer un rôle de premier plan dans la transition énergétique mondiale.
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