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Dacian Fall : la France renforce sa présence stratégique en Roumanie

Hier 12:41
Dacian Fall : la France renforce sa présence stratégique en Roumanie

Sur les rives de la rivière Mureș en Roumanie, le ronflement des moteurs de barges militaires résonne entre les collines. Blindés français, véhicules roumains et équipements alliés s’y succèdent pour franchir le fleuve : une scène au cœur de l’exercice militaire « Dacian Fall », vaste déploiement conçu pour tester la réactivité et l’interopérabilité des forces de l’OTAN sur son flanc est.

Organisé du 20 octobre au 13 novembre, l’exercice mobilise une brigade multinationale dirigée par la France, épaulée par des contingents belge, luxembourgeois et espagnol, aux côtés des forces armées roumaines. L’objectif affiché : démontrer la capacité française à renforcer rapidement sa présence militaire en cas de crise et à s’intégrer opérationnellement dans une division de l’Alliance.

Depuis 2022, Paris déploie en Roumanie environ 1 500 militaires dans le cadre du groupement avancé de l’OTAN. Ce dispositif doit pouvoir être porté à l’échelle d’une brigade – soit près de 5 000 soldats – si la situation sécuritaire l’exige. « Nous devons être capables de nous insérer pleinement dans les procédures de commandement de l’OTAN et de répondre à un scénario de crise réelle », souligne le général Maxime Do Tran, à la tête de la 7ᵉ brigade blindée engagée dans l’exercice.

Sur le terrain, la coordination se joue au centimètre près. À Alba Iulia, le franchissement du fleuve mobilise pontonniers français et roumains, un savoir-faire parfois négligé mais crucial en Europe, « où il y a un cours d’eau tous les 20 à 30 kilomètres », rappelle le colonel Jérôme Pâris. « Les combats en Ukraine ont rappelé à quel point l’échec d’un franchissement peut être dramatique. »

Plus au nord, les manœuvres se poursuivent sur des terrains ouverts où les unités du génie s’entraînent au bréchage et à la neutralisation d’obstacles, guidées par drones et systèmes d’observation avancés. « L’enjeu est de préserver la fluidité du mouvement des troupes, même en environnement contesté », explique un officier français.

Pour le général roumain Dorin Toma, commandant des forces de l’OTAN en Roumanie et en Bulgarie, ces exercices représentent l’aboutissement d’une coopération engagée depuis deux ans. « Nous sommes partis de rien en matière d’interopérabilité. Aujourd’hui, nous sommes prêts. La difficulté désormais sera de maintenir ce niveau dans un contexte où les systèmes et les équipes évoluent. »

Cette démonstration de cohésion intervient alors que les États-Unis ont annoncé une réduction de leur présence militaire en Roumanie. Un retrait partiel qui ne remet pas en cause, selon le général Toma, la capacité américaine à renforcer rapidement le flanc oriental si nécessaire. « Sur le plan militaire, cela ne change rien. Mais sur le plan politique, cela suscite des interrogations. »

À travers Dacian Fall, la France et la Roumanie entendent envoyer un message clair : l’OTAN reste mobilisée et solidaire face aux incertitudes géopolitiques et aux tensions régionales, notamment avec la Russie.



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