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L’Inde accélère ses projets hydrauliques pour faire pression sur le Pakistan
Dans une nouvelle escalade des tensions entre New Delhi et Islamabad, l’Inde envisage sérieusement de renforcer son contrôle sur les eaux du fleuve Indus, ressource vitale pour l’agriculture et l’hydroélectricité du Pakistan. Cette décision intervient après l’attentat du 22 avril dans la région du Cachemire, qui a coûté la vie à 26 civils et dont l’Inde attribue la responsabilité à des groupes soutenus par le Pakistan — ce que ce dernier nie fermement.
En réaction, le gouvernement indien a suspendu sa participation au traité de l’Indus, accord historique signé en 1960 sous l’égide de la Banque mondiale, qui régule le partage des eaux entre les deux pays. Malgré l’annonce récente d’un cessez-le-feu, aucun signal ne laisse entrevoir une reprise du dialogue sur cette question cruciale.
Parmi les projets envisagés figure l’extension du canal de Ranbir, construit au XIXe siècle et traversant la rivière Chenab. Ce canal, actuellement long de 60 kilomètres, pourrait être étendu jusqu’à 120 kilomètres, permettant à l’Inde d’augmenter considérablement le volume d’eau qu’elle détourne — de 40 à 150 mètres cubes par seconde. Une telle infrastructure pourrait prendre plusieurs années à être construite, mais marque une rupture significative avec la politique de retenue que dictait jusqu’ici le traité.
Le Premier ministre indien Narendra Modi a récemment déclaré que « l’eau et le sang ne peuvent pas couler ensemble », une formule interprétée comme un avertissement adressé à Islamabad. Le ministère indien des Affaires étrangères a confirmé que le traité resterait suspendu tant que le Pakistan ne renoncerait pas clairement à tout soutien au terrorisme transfrontalier.
Le Pakistan, dont environ 80 % des terres agricoles dépendent du système de l’Indus, a dénoncé cette décision comme une provocation dangereuse. Selon Islamabad, toute tentative de couper ou de détourner les eaux destinées au Pakistan serait perçue comme un « acte de guerre ». Plusieurs responsables pakistanais ont indiqué que leur pays envisageait des recours juridiques à l’échelle internationale, notamment auprès de la Cour internationale de justice et de la Banque mondiale.
Des documents internes et des témoignages d’experts révèlent que l’Inde envisage également de développer de nouveaux barrages et d’augmenter sa capacité de production hydroélectrique dans le Jammu-et-Cachemire, visant à quadrupler sa capacité actuelle pour atteindre 12.000 mégawatts. Certains de ces projets incluraient, pour la première fois, des capacités de stockage de l’eau, jusque-là exclues des aménagements indiens sur le système de l’Indus.
Ces manœuvres inquiètent les observateurs internationaux. David Michel, spécialiste américain des questions de sécurité hydrique, alerte sur le risque d’un précédent : « Si l’Inde utilise l’eau comme levier contre le Pakistan, elle ouvre la porte à une stratégie similaire de la Chine vis-à-vis de l’Inde. »
Le traité de l’Indus, souvent cité comme l’un des accords les plus stables dans une région minée par les conflits, est aujourd’hui menacé. Sa remise en cause marque un tournant stratégique dans les relations entre deux puissances nucléaires dont l’histoire commune est marquée par les guerres, les crises et un équilibre fragile… désormais troublé par le contrôle de l’eau.
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