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Le Qatar promet 70 milliards de dollars d’investissements en Afrique australe

11:11
Le Qatar promet 70 milliards de dollars d’investissements en Afrique australe
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Lors d’une tournée de dix jours en Afrique australe, la société d’investissement qatarie Al Mansour Holding, dirigée par le cheikh Mansour ben Jabor ben Jassim Al Thani, membre de la famille royale du Qatar, a annoncé un programme d’investissements d’une ampleur inédite, évalué à 70 milliards de dollars. Cette initiative est perçue par plusieurs analystes comme une réponse directe à la réduction marquée de l’aide américaine sur le continent.

Le cheikh qatari a rencontré les dirigeants de quatre pays : le Botswana, le Mozambique, la Zambie et le Zimbabwe, où il a signé d’importants engagements financiers. À Maputo, un accord de 20 milliards de dollars a été conclu avec le président Daniel Chapo, portant sur des projets dans les domaines de la santé et de l’éducation. Au Zimbabwe, le gouvernement a annoncé la promesse d’un investissement global de 19 milliards de dollars, dont 500 millions seront alloués à un projet d’énergie hydroélectrique. La Zambie bénéficiera également d’une enveloppe de 19 milliards de dollars, tandis que le Botswana devrait recevoir près de 12 milliards de dollars, une somme équivalant à plus de la moitié de son produit intérieur brut.

« Ce n’est que le début », a souligné le président botswanais Duma Boko, mettant en avant la portée stratégique de ces accords, au moment où son pays connaît une crise sanitaire marquée par la pénurie de médicaments essentiels.

Pour de nombreux observateurs, ces engagements s’inscrivent dans un contexte international bouleversé par la politique protectionniste du président américain Donald Trump, qui a fortement réduit les flux d’aide vers l’Afrique. « L’incertitude mondiale s’est intensifiée sous le deuxième mandat de Donald Trump. Face au désengagement occidental, les fonds du Golfe deviennent non seulement une source d’investissement, mais aussi un levier d’influence géopolitique », analyse Brendon Verster, économiste au centre de recherche Oxford Economics Africa.

Le Qatar n’est pas le seul pays du Golfe à miser sur l’Afrique. Fin août, les Émirats arabes unis ont signé à Luanda, en Angola, pas moins de 44 accords d’une valeur de 6,5 milliards de dollars, illustrant une tendance régionale à s’implanter durablement sur le continent, en particulier dans les secteurs des mines et de l’énergie.

Au-delà des chiffres impressionnants, certains experts appellent toutefois à la prudence. « Les montants annoncés doivent être regardés avec une certaine réserve », estime la politologue sud-africaine Marisa Lourenço, qui y voit une volonté du Moyen-Orient de s’assurer des positions stratégiques dans l’accès aux ressources africaines, notamment le gaz.

Si les promesses de financement se concrétisent, les pays d’Afrique australe pourraient trouver dans les capitaux du Golfe une alternative aux soutiens occidentaux, renforçant ainsi leur autonomie économique et diplomatique. Mais les prochains mois seront décisifs pour mesurer la portée réelle de ces annonces.



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