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Maroc : création d’une agence pour gérer les avoirs saisis

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Maroc : création d’une agence pour gérer les avoirs saisis
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Dans un nouvel élan pour renforcer la transparence financière et l'efficacité de son système judiciaire, le Maroc s'apprête à franchir une étape majeure dans la lutte contre le crime économique. Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a annoncé la création prochaine d’une Agence nationale de gestion et de recouvrement des fonds et biens saisis et confisqués. Ce projet de loi, présenté lors d’un atelier régional sur la criminalité financière, vise à combler les lacunes structurelles qui entravent actuellement le traitement des avoirs issus d’activités criminelles.

Un outil pour alléger la charge judiciaire

La nouvelle agence aura pour mission de centraliser la gestion des avoirs saisis, confisqués ou faisant l’objet de mesures conservatoires, tout en fournissant un appui technique et logistique aux autorités judiciaires. L’objectif est double : améliorer la traçabilité des revenus illicites et accélérer les décisions judiciaires grâce à une base de données fiable, consolidée et accessible.

Pour le ministre, ce dispositif permettra de dissuader les criminels en les privant des profits de leurs activités illégales, tout en constituant une source de financement supplémentaire pour les projets de développement dans les pays en voie de développement comme le Maroc.

Renforcement de la coopération internationale

La création de cette agence s'inscrit également dans une vision plus large de coopération régionale et mondiale. Le Maroc, qui a déjà intégré plusieurs réseaux internationaux comme MENA-ARIN, entend ainsi poursuivre son engagement auprès de ses partenaires du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord et d’Europe. Le Royaume a d’ailleurs conclu plus de 80 conventions bilatérales dans le domaine de la coopération judiciaire pénale, et dispose de magistrats de liaison dans plusieurs pays clés.

M. Ouahbi a souligné que la lutte contre le blanchiment d’argent nécessite « une harmonisation des procédures et un échange d’informations renforcé entre les États ». L’atelier, qui se poursuit jusqu’au 18 juin, répond aux recommandations du Groupe d’action financière (GAFI), pilier international en matière de lutte contre le financement du terrorisme et du crime organisé.

Une volonté politique affirmée

En renforçant son arsenal législatif et administratif, le Maroc confirme sa détermination à moderniser sa gouvernance financière et à assécher les circuits du crime organisé. Ce pas décisif dans la gestion des avoirs criminels place le pays dans une dynamique proactive d’intégration aux standards internationaux, tout en répondant à des enjeux nationaux cruciaux : développement économique, stabilité juridique et lutte contre la corruption.

Cette future agence représente bien plus qu’un simple organe administratif : elle symbolise une volonté d’ériger la justice économique au rang de priorité nationale.

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