- 18:00L’AC Milan cible Ismael Saibari pour 40 millions d’euros
- 17:33Tit Mellil-Berrechid : l’autoroute à trois voies qui redessine la mobilité autour de Casablanca
- 17:03Gaza : les négociations de cessez-le-feu à Doha bloquées par le plan de retrait contesté d’Israël
- 16:33CAN Féminine 2025 : Maroc-Sénégal, un duel décisif pour la tête du groupe A
- 16:10Mondial 2030 : Malaga renonce à accueillir des matchs
- 16:04Séisme d’Al Haouz : quand les défis géographiques dictent une nouvelle urbanistique durable
- 16:01Trump annonce 30 % de droits de douane contre l’UE
- 15:38Patrimoine mondial : deux nouveaux sites culturels africains inscrits par l’Unesco
- 15:36Volkswagen ferme son usine de Nankin en Chine face à la pression concurrentielle
Suivez-nous sur Facebook
Restauration au Maroc : le grand flou des déclarations CNSS
Le secteur de la restauration au Maroc emploie plus de deux millions de personnes, selon la Fédération nationale des utilisateurs des cafés et restaurants. Parmi eux, un million travaillent directement dans les établissements tandis qu'un million et demi exercent en tant que saisonniers. Pourtant, les chiffres officiels de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) dressent un tableau bien différent : en octobre 2024, seuls 161.998 salariés étaient déclarés dans le secteur de la restauration et de l'hébergement. Une situation qui met en évidence l'étendue du travail non déclaré.
Un écart frappant entre réalité et chiffres officiels
D'après les estimations de la Fédération nationale des propriétaires des cafés, restaurants et unités touristiques du Maroc (FNACRUTM), le pays compte environ 200.000 à 250.000 établissements. Néanmoins, la masse salariale déclarée à la CNSS ne s'élève qu'à 725,92 millions de dirhams, soit une augmentation de 6,1 % en un an. Ce décalage illustre le faible taux de déclaration des employés et la précarité du travail dans le secteur.
Des conditions de travail précaires et des revendications claires
Les travailleurs du secteur doivent souvent composer avec des journées de onze heures, des salaires bien en dessous du SMIC, parfois limités à 1.000 dirhams par mois, et l'absence de contrat de travail. Face à cette situation, les représentants du secteur ont formulé plusieurs demandes au gouvernement, dont la mise en place d'une carte professionnelle et l'application stricte des articles 376 à 381 du Code du travail, interdisant aux employeurs de prélever une part des pourboires.
Une fraude répandue et un contrôle insuffisant
Selon Mohammed Emtil, consultant en droit social, certains employeurs déclarent leurs employés sans pour autant verser à la CNSS les cotisations prélevées à la source. Une pratique qui remet en cause l'efficacité des contrôles de la CNSS et du ministère de l'Emploi. Pour remédier à cette situation, il suggère d'imposer une attestation de conformité à la CNSS pour toute démarche administrative liée à un café ou un restaurant.
Un secteur sous pression fiscale et réglementaire
Le président de la FNACRUTM, Mohammed Bouzit, dénonce l'absence d'une tutelle ministérielle dédiée au secteur et une fiscalité excessive qui fragilise les entreprises. Les récents contrôles de la CNSS, accompagnés de sanctions financières, ont déjà entraîné la fermeture de nombreux établissements. Il appelle donc à une réévaluation des mesures de contrôle afin d'éviter une aggravation du chômage et une crise plus profonde dans le secteur.
Face à cette réalité, l'intervention des autorités est essentielle pour régulariser la situation des employés, garantir leurs droits et assurer la viabilité des entreprises de restauration au Maroc.