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Salaires : La colère des ouvriers agricoles face à des promesses non tenues

Salaires : La colère des ouvriers agricoles face à des promesses non tenues
Mercredi 09 - 11:13
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Les ouvriers agricoles du Maroc se trouvent dans une situation de plus en plus préoccupante. Le Syndicat national des travailleurs agricoles (SNTAG), affilié à l'Union marocaine du travail (UMT), exprime son mécontentement face aux injustices sociales, économiques et juridiques qui sévissent dans ce secteur vital pour l'économie nationale. Selon le SNTAG, un des principaux points de discorde réside dans l'écart persistant entre le salaire minimum des ouvriers agricoles (SMAG) et celui des autres secteurs professionnels.

Malgré un accord signé en 2022 qui prévoyait l'unification progressive du SMAG et du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) d'ici 2028, aucune mesure concrète n’a été prise jusqu'à présent. Le syndicat réclame donc une publication urgente d'un décret détaillant les modalités de cette convergence salariale, estimant que l'inaction actuelle constitue une violation des droits fondamentaux des travailleurs agricoles. La récente augmentation de 5% du SMAG est perçue comme insuffisante et tardive, apparente tentative du gouvernement et des employeurs pour détourner l'attention avant la reprise du dialogue social prévu pour avril.

Outre les salaires, le SNTAG dénonce également les conditions de travail de centaines de travailleurs dans des exploitations agricoles, qui se retrouvent souvent dans des situations de précarité suite à des partenariats publics ou privés ratés. L'absence de réponse du ministère de l'Emploi aux revendications des travailleurs, malgré les dossiers soumis en mai et octobre derniers, ne fait qu'alimenter la colère du syndicat. De plus, le blocage de la convention collective avec la société El Mazraa, en attente de validation ministérielle depuis plus de deux ans, est interprété comme un mépris des engagements sociaux et du droit à la négociation collective.

La situation des travailleuses saisonnières marocaines, notamment dans le sud de l'Espagne, est également source de préoccupation. Le SNTAG dénonce les campagnes de diffamation dont ces femmes sont victimes, qualifiant les attaques médiatiques et sur les réseaux sociaux de violences symboliques et racistes. Le syndicat appelle les autorités marocaines et espagnoles à garantir leurs droits et leur dignité.

Dans ce contexte tendu, le SNTAG annonce une campagne nationale de mobilisation pour faire entendre la voix des ouvriers agricoles lors du dialogue social d'avril. Le syndicat exige également le gel immédiat de la loi sur le droit de grève, qu'il considère comme un texte répressif, et se prépare à une lutte acharnée pour son retrait. Enfin, il appelle à la défense des acquis sociaux, en particulier en matière de retraite et de législation du travail, exigeant la mise en œuvre de l'accord fixant le seuil d'éligibilité à la retraite à 1.320 jours de cotisations et la revalorisation des pensions minimales.

Le SNTAG rappelle également les engagements pris par le ministre de l'Agriculture pour les travailleurs journaliers de la région de Chtouka Aït Baha et exige leur mise en œuvre rapide pour mettre fin aux drames sociaux qui perdurent dans cette région.

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