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Sanae Takaichi devient la première femme Première ministre du Japon
Le Japon a tourné une page historique mardi avec la nomination de Sanae Takaichi au poste de Première ministre, une première dans l’histoire politique du pays. Âgée de 64 ans, cette figure conservatrice du Parti libéral-démocrate (PLD) a été désignée par la chambre basse du Parlement après avoir scellé, la veille, une alliance de dernière minute avec le Parti japonais pour l’innovation (Ishin).
Sa nomination sera officiellement entérinée après son audience avec l’empereur Naruhito, marquant ainsi le début d’un mandat prometteur mais semé d’embûches. Mme Takaichi succède à Shigeru Ishiba, dans un contexte de fragilité politique, d’économie en tension et de climat social en mutation.
Une alliance inédite pour gouverner
Affaibli par un scandale financier et par la perte de sa majorité parlementaire, le PLD, pilier de la vie politique japonaise depuis 1955, a dû chercher un nouvel équilibre. La rupture de sa coalition historique avec le parti centriste Komeito a contraint Sanae Takaichi à nouer une alliance avec Ishin, formation réformatrice de centre droit. Ensemble, les deux partis réunissent 231 sièges, juste en dessous de la majorité absolue.
Cette coalition de circonstance a permis à la nouvelle cheffe du gouvernement d’accéder au pouvoir, tout en promettant de « renforcer l’économie japonaise » et de « refonder le Japon pour les générations futures ».
Une “dame de fer” à la japonaise
Admiratrice déclarée de Margaret Thatcher, Sanae Takaichi incarne une droite autoritaire et nationaliste, assumant son conservatisme. Elle promet néanmoins un gouvernement « à la scandinave » avec une représentation féminine inédite : plusieurs femmes devraient occuper des postes-clés, dont Satsuki Katayama à la tête du ministère des Finances.
Cette orientation tranche avec la réalité politique japonaise : le pays occupe la 118ᵉ place sur 148 dans le rapport 2025 du Forum économique mondial sur l’écart entre les sexes, et seulement 15 % des députés de la chambre basse sont des femmes.
Connue pour sa franchise, Mme Takaichi évoque ouvertement des sujets tabous comme la santé des femmes et la ménopause. Toutefois, ses positions sociales restent fermement conservatrices : elle s’oppose à la possibilité pour les couples mariés d’avoir des noms de famille différents et soutient le maintien d’une succession impériale exclusivement masculine.
Entre défis intérieurs et diplomatie délicate
Originaire de Nara, dans l’ouest du pays, Sanae Takaichi bénéficie d’un soutien populaire dans sa région natale, mais devra convaincre à l’échelle nationale. Les défis sont multiples : relancer la quatrième économie mondiale, répondre au déclin démographique et restaurer la confiance dans un parti affaibli par les scandales.
À l’international, la nouvelle Première ministre devra rapidement s’imposer sur la scène diplomatique, notamment avec la visite prochaine du président américain Donald Trump. Elle devra aussi trouver un ton mesuré avec la Chine, après avoir soigneusement évité toute provocation récente, notamment une visite au sanctuaire controversé de Yasukuni.
Malgré un programme ambitieux et des marchés financiers rassurés — la Bourse de Tokyo a bondi à l’annonce de sa victoire —, Sanae Takaichi devra faire preuve d’une habileté politique certaine pour transformer cette victoire historique en réel changement.