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Suspension conditionnelle des attaques houthies en mer Rouge
Un signal d’accalmie, mais loin d’être définitif. Les rebelles houthis du Yémen ont laissé entendre qu’ils suspendaient, pour le moment, leurs attaques contre les navires associés ou liés à Israël dans la mer Rouge. Cette annonce intervient alors qu’un cessez-le-feu fragile se maintient dans la bande de Gaza, ouvrant une fenêtre diplomatique incertaine au cœur d’une région où les tensions restent vives.
Dans une lettre adressée aux brigades al-Qassam, la branche armée du Hamas, et rendue publique lundi soir, le mouvement houthi précise que l’interruption de ses opérations navales est étroitement liée à l’évolution du conflit à Gaza. Les rebelles affirment que la cessation définitive de leurs offensives ne sera envisagée que lorsque l’offensive israélienne dans l’enclave palestinienne aura complètement pris fin.
« Nous suivons avec attention la situation et déclarons que si l’ennemi reprend son agression contre Gaza, nous relancerons nos opérations militaires en profondeur à l’intérieur de l’entité sioniste, et nous rétablirons l’interdiction de navigation israélienne en mer Rouge et en mer d’Arabie », peut-on lire dans la missive.
Cette communication, bien que significative, ne constitue pas une confirmation formelle de la fin de la campagne houthie dans la région. Aucun communiqué officiel ne fait état d’un arrêt permanent, laissant planer une incertitude stratégique dans une zone maritime essentielle au commerce mondial. Depuis plusieurs mois, les attaques revendiquées par les Houthis ont perturbé le transport international, contraignant certaines compagnies maritimes à modifier leurs itinéraires pour éviter la zone.
La décision du mouvement s’inscrit dans un jeu d’équilibres régionaux où la solidarité affichée avec la cause palestinienne cohabite avec des calculs militaires et politiques internes au Yémen, pays lui-même plongé dans une crise profonde depuis près d’une décennie.
Pour l’heure, la suspension annoncée reste dépendante de l’évolution du cessez-le-feu à Gaza, dont la stabilité est encore loin d’être garantie. Dans les chancelleries internationales, la prudence demeure : la moindre reprise des hostilités pourrait entraîner une réactivation immédiate des attaques houthies, ravivant les risques d’escalade dans un corridor maritime parmi les plus stratégiques du monde.
