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Téhéran rend hommage aux victimes des frappes israéliennes

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Téhéran rend hommage aux victimes des frappes israéliennes
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En ce cinquième jour d’un cessez-le-feu incertain, l’Iran a organisé ce samedi à Téhéran des funérailles nationales grandioses en hommage à une soixantaine de hauts gradés militaires et scientifiques nucléaires tués lors de frappes israéliennes. Une cérémonie placée sous le signe de la mémoire, de la résistance et d’une forte charge politique, dans un climat de tension toujours palpable avec Israël et les États-Unis.

Dès l’aube, des milliers d’Iraniens ont envahi les rues du centre de la capitale, escortant les cortèges funéraires depuis la place Enghelab jusqu’à la place Azadi. Les cercueils, drapés de drapeaux iraniens, portaient les portraits des officiers et chercheurs tombés. De nombreuses banderoles et pancartes exprimaient colère et défi, certaines proclamant : « Boom boom Tel-Aviv » ou représentant des répliques de missiles iraniens.

Le président iranien Massoud Pezeshkian, récemment élu, a assisté aux cérémonies, aux côtés de hauts responsables militaires et religieux, dont le général Esmaïl Qaani, chef de la Force Qods. La présence d’Ali Khamenei, guide suprême de la Révolution islamique, n’a pas été confirmée, bien que plusieurs de ses proches conseillers aient participé à l’hommage, notamment Ali Shamkhani, blessé pendant les combats.

Parmi les défunts figure le général Mohammad Bagheri, l’un des plus hauts gradés de la hiérarchie militaire iranienne, chef d’état-major des forces armées et architecte du programme balistique iranien. Il sera inhumé avec son épouse et sa fille, tuées lors de la première vague de frappes israéliennes.

Pour l’État iranien, cette guerre déclenchée le 13 juin par Israël est un acte de provocation destiné à empêcher l’Iran de développer un programme nucléaire, une accusation que Téhéran continue de rejeter. « Les Iraniens ont donné leur sang, pas leur terre », a écrit Abbas Araghchi, chef de la diplomatie iranienne, dans un message relayé sur Instagram, avant de conclure : « Nous ne connaissons pas le mot reddition ».

Le gouvernement a décrété une journée de deuil national. Administrations et commerces sont restés fermés, et les rues de Téhéran ont vibré au rythme d’hymnes patriotiques et de chants célébrant les héros antiques de la Perse.

Mais au-delà de l’émotion populaire, le climat géopolitique reste explosif. La guerre, qui a fait 627 morts et près de 4.900 blessés côté civil en Iran, selon le ministère de la Santé, a également vu les États-Unis frapper trois sites nucléaires iraniens dans la nuit du 21 au 22 juin. En riposte, des missiles iraniens ont touché le territoire israélien, causant 28 morts selon les autorités de Tel-Aviv.

Vendredi, Donald Trump a ravivé les tensions, affirmant que Washington frapperait « sans aucun doute » de nouveau l’Iran si celui-ci enrichissait l’uranium à des niveaux militaires. Dans un message virulent posté sur son réseau Truth Social, l’ancien président américain a accusé Ali Khamenei de manquer de reconnaissance, affirmant lui avoir évité une « mort affreuse et ignominieuse ».

« Je savais exactement où il s’abritait », a-t-il martelé, se vantant d’avoir infligé « une raclée » à l’Iran. De son côté, Téhéran a démenti toute reprise de négociations avec Washington sur le nucléaire, dénonçant un ton jugé "insultant et inacceptable".

Alors que les regards internationaux restent tournés vers le Proche-Orient, le cessez-le-feu semble de plus en plus fragile, tiraillé entre diplomatie et menaces militaires. Pour l’Iran, cette journée de deuil est aussi un message politique : le pays n’entend pas plier, ni sur le nucléaire, ni sur sa souveraineté.

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