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Entre créativité et désinformation : Le Maroc face au défi des deepfakes
Les deepfakes, ces vidéos et audios générés par l’intelligence artificielle capables de reproduire à l’identique des visages et des voix, commencent à se multiplier sur les réseaux sociaux au Maroc. Si cette technologie séduit par son réalisme et ses usages créatifs dans la publicité, le divertissement ou l’éducation, elle suscite également de sérieuses préoccupations en matière de cybersécurité et de désinformation.
Au Maroc, l’émergence de contenus manipulés devient un sujet de vigilance pour les autorités et les acteurs de la société civile. Quelques clics suffisent désormais pour produire une vidéo truquée pouvant impliquer une personnalité politique, une célébrité ou un citoyen ordinaire dans des propos ou des actes totalement fictifs. Cette facilité d’accès fait craindre une utilisation malveillante, en particulier en période électorale ou lors de crises sociales.
Les plateformes les plus utilisées par les Marocains, comme TikTok, Facebook ou Instagram, voient circuler de plus en plus de vidéos retouchées, certaines à des fins humoristiques, d’autres à des fins de manipulation. Des experts locaux appellent à mettre en place des mécanismes de signalement et de vérification pour limiter la propagation de fausses informations et protéger les internautes.
Malgré ces risques, les deepfakes ouvrent aussi de nouvelles perspectives positives au Maroc : doublage de films en darija ou en amazigh, reconstitution de scènes historiques pour des documentaires éducatifs, ou encore expériences interactives pour le tourisme et la culture.
L’enjeu pour le Royaume est de trouver un équilibre entre innovation technologique et protection de l’espace numérique, afin d’éviter que cette avancée ne devienne une arme de désinformation. Des campagnes de sensibilisation et un cadre réglementaire adapté pourraient constituer les premiers pas vers un usage responsable de cette technologie.