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Hausse des prix : le parlement marocain lance une enquête cruciale


Mercredi 25 - 16:36

Le Maroc fait face à une flambée des prix des produits de première nécessité, une situation alarmante qui pénalise des millions de consommateurs déjà éprouvés par les conséquences économiques de la pandémie de Covid-19. L'inflation galopante a considérablement alourdi le panier moyen, notamment pour les denrées alimentaires essentielles telles que les légumes, les fruits, la viande et le poisson. Face à cette crise, le gouvernement est soumis à une pression croissante pour fournir des réponses concrètes et efficaces.

Un contexte de crise

L'opinion publique s'interroge sur les raisons derrière cette hausse des prix : s'agit-il de facteurs externes comme la sécheresse prolongée ou la guerre en Ukraine, ou les causes sont-elles à chercher au sein du pays, telles que la spéculation et la mauvaise gestion des stocks ?

Pour faire la lumière sur ces enjeux cruciaux, le Parlement marocain a constitué une commission d'enquête. Composée de représentants de diverses tendances politiques, cette commission a été mise en place à la suite d'une forte grogne populaire et d'une pétition lancée par des associations de consommateurs et des syndicats, dénonçant des hausses injustifiées des prix, particulièrement pour les produits agricoles.

La formation de la commission d'enquête

Formée à la fin de l'été 2024, cette commission a pour mission d'examiner les causes de cette flambée des prix et d'évaluer l’impact des intermédiaires dans la chaîne d’approvisionnement. La majorité des partis politiques s’est unie autour de la nécessité d’une enquête indépendante, reflétant ainsi la préoccupation croissante vis-à-vis de l'impact socio-économique de cette situation.

Parmi les partis représentés, le Parti de la Justice et du Développement (PJD) appelle à un contrôle rigoureux de la chaîne d'approvisionnement, accusant certains acteurs économiques de spéculation. Le Parti Authenticité et Modernité (PAM) a également été à l'origine de la demande officielle pour l'enquête, tandis que l'Istiqlal et le Rassemblement National des Indépendants (RNI) expriment leur mécontentement face à l'incapacité des autorités à protéger les consommateurs.

Les attentes vis-à-vis de l'État

La commission d’enquête se penche sur plusieurs axes, notamment l'influence des intermédiaires, le rôle des subventions étatiques, et les marges bénéficiaires des grands distributeurs. Les conclusions de cette enquête sont très attendues, car elles pourraient déterminer les responsabilités et inciter le gouvernement à adopter des mesures de régulation plus strictes.

En revanche, le ministère de l’Économie et des Finances a fait valoir que les augmentations des prix sont également dues à des facteurs exogènes, tels que la hausse des coûts de transport et des matières premières sur le marché international, ainsi qu'à une sécheresse qui a gravement impacté l’agriculture nationale.

Les soupçons de spéculation

Des rumeurs évoquent également des pratiques de spéculation, certains acteurs du marché étant soupçonnés de manipuler les prix à leur avantage. Bien que les autorités n'aient pas encore confirmé ces accusations, les attentes sont élevées quant aux décisions à venir.

Dans ce contexte tendu, des voix se font entendre, appelant à des réformes structurelles plus profondes. Certains économistes plaident pour une révision complète du modèle de distribution, en privilégiant des circuits courts pour réduire la dépendance aux importations et améliorer le contrôle des prix.

Alors que la commission d'enquête poursuit ses travaux, l'État doit également renforcer la transparence de ses mécanismes de soutien aux produits subventionnés, qui semblent de moins en moins efficaces pour protéger les classes moyennes et populaires. La route vers une solution durable passe par une meilleure compréhension des dynamiques du marché et une gouvernance plus rigoureuse.


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