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Le koshary égyptien entre au patrimoine immatériel de l’Unesco
Plat populaire par excellence et véritable emblème du quotidien égyptien, le koshary vient d’être inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Cette reconnaissance internationale consacre un savoir-faire culinaire profondément ancré dans la vie sociale du pays, tout en s’inscrivant dans une stratégie plus large visant à valoriser la culture vivante de l’Égypte et renforcer son attractivité touristique.
Composé d’un mélange généreux de riz, de lentilles, de pâtes, relevé de sauce tomate piquante, d’ail et de vinaigre, le koshary s’est imposé au fil du temps comme un plat universel, apprécié à la fois au coin des rues du Caire et dans les établissements spécialisés les plus réputés. L’Unesco souligne non seulement son importance gastronomique, mais aussi la dimension identitaire de ce mets collectif, transmis et réinventé d’une région à l’autre.
Cette inscription intervient dans un contexte où l’Égypte multiplie les initiatives culturelles, notamment avec l’inauguration récente d’un vaste musée d’antiquités. Sous la direction de Khaled El-Enany, ancien ministre égyptien du tourisme, l’Unesco met également en lumière les traditions contemporaines, témoignant d’un patrimoine qui ne se limite pas aux vestiges pharaoniques.
Un plat aux origines multiples, reflet d’un brassage millénaire
L’histoire du koshary est à l’image de l’Égypte : plurielle et façonnée par des influences successives. Si une légende populaire évoque une origine indienne introduite par les Britanniques, les historiens rappellent qu’il s’agit avant tout d’un assemblage de composants venus du monde entier au fil des siècles. Lentilles du Croissant fertile, riz asiatique, tomates et piments des Amériques, pâtes d’inspiration européenne : tous ont convergé pour donner naissance à un plat devenu emblématique.
Le koshary se décline sous de nombreuses formes : lentilles jaunes sur la côte méditerranéenne, lentilles noires au Caire, variantes familiales jalousement préservées. Mais l’élément déterminant reste le savant équilibre entre sauce piquante, ail frit et vinaigre — signature gustative sans laquelle le plat perdrait son identité.
Un symbole social autant que culinaire
Dans les rues du Caire comme dans les villes de Haute-Égypte, le koshary transcende les classes sociales. Il nourrit les travailleurs à la pause du midi, réunit les familles lors des sorties du soir et s’adapte aux périodes de jeûne des Coptes grâce à sa composition végétale. Les jeunes générations, souvent adeptes d’alimentation légère ou végétarienne, y voient une option pratique et accessible.
Pour Ahmed Shaker, porte-parole du célèbre restaurant Abou Tarek, cette reconnaissance de l’Unesco consacre une réalité ancrée depuis des décennies : « Tout visiteur qui découvre l’Égypte visite les pyramides, visite le musée… et vient manger du koshary chez Abou Tarek. »
Une inscription stratégique pour l’Égypte
Cette reconnaissance internationale ne s’accompagne pas de financement direct, mais elle renforce la visibilité culturelle du pays et place le koshary aux côtés d’autres traditions culinaires déjà inscrites, comme le couscous maghrébin ou la cuisine italienne. Le plat rejoint également les dix autres éléments égyptiens inscrits au patrimoine immatériel, à l’image du tahteeb ou de l’épopée orale des Bani Hilal.
En valorisant le koshary, l’Égypte élargit son récit national : elle ne se contente pas d’exposer un héritage antique, elle affirme aussi l’importance de ses pratiques contemporaines, vivantes et partagées au quotidien. Une manière de rappeler que l’identité d’un pays se transmet autant dans la pierre que dans l’assiette.