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Irak : Mohamed Chia Al-Soudani consolide sa position

Hier 17:40
Irak : Mohamed Chia Al-Soudani consolide sa position

La liste menée par le Premier ministre irakien Mohamed Chia Al-Soudani, candidat à un second mandat, est sortie en tête des élections législatives du 11 novembre, selon plusieurs sources proches de son camp. Ce succès marque une victoire politique importante pour le chef du gouvernement, mais ouvre une période de tractations complexes pour la formation du prochain exécutif, dans un pays où les équilibres confessionnels et les influences étrangères restent déterminants.

Selon des responsables de la Coalition pour la reconstruction et le développement, le bloc d’Al-Soudani aurait remporté environ 50 sièges au Parlement, devenant ainsi la première force politique du pays. Le scrutin, organisé dans un climat de relative stabilité, a enregistré une participation de plus de 55 %, en forte hausse par rapport au taux historiquement bas de 41 % lors des élections de 2021.

Une majorité absolue étant impossible à obtenir pour une seule formation, Mohamed Chia Al-Soudani devra une nouvelle fois rassembler les factions chiites afin d’assurer sa reconduction. Le Premier ministre, porté au pouvoir en 2022 grâce au Cadre de coordination, une alliance regroupant des partis chiites proches de l’Iran, aura pour tâche de consolider cette coalition fragile tout en évitant les tensions internes.

Les élections, qui ont mobilisé plus de 7.700 candidats, doivent déboucher sur la désignation d’un nouveau président, d’un Premier ministre et d’un président du Parlement selon l’équilibre confessionnel propre au système politique irakien. Le poste de chef de l’État, essentiellement symbolique, reviendra à un Kurde, tandis que le poste de président du Parlement sera confié à un Sunnite. Cette répartition traditionnelle, héritée de l’après-2003, vise à maintenir un équilibre entre les composantes du pays, sans toutefois éliminer les rivalités persistantes.

Les observateurs soulignent que cette élection intervient dans un contexte régional particulièrement tendu. L’Irak, situé au cœur des rivalités entre l’Iran et les États-Unis, tente de préserver un équilibre diplomatique délicat. Téhéran, affaibli par la perte d’alliés régionaux comme le régime de Bachar Al-Assad en Syrie et par l’affaiblissement du Hezbollah et du Hamas, compte sur Bagdad pour maintenir son influence. De leur côté, les États-Unis, qui conservent environ 2.500 soldats en Irak, font pression pour réduire l’activité des milices pro-iraniennes opérant dans le pays.

Le nouvel envoyé spécial américain, Mark Savaya, d’origine irakienne, a insisté sur la nécessité de voir l’Irak « libéré des ingérences étrangères malveillantes ». Ces déclarations reflètent la volonté de Washington de contenir l’influence iranienne dans un pays qui reste une pièce stratégique du puzzle moyen-oriental.

Sur le plan intérieur, Mohamed Chia Al-Soudani devra répondre aux fortes attentes sociales. Malgré la richesse pétrolière du pays, la population réclame des emplois, des services publics efficaces et une meilleure gouvernance. Durant ses trois années de mandat, le Premier ministre a fait de la reconstruction et du développement ses priorités, lançant de grands chantiers d’infrastructures à Bagdad et dans plusieurs provinces. Il se targue également d’avoir maintenu la stabilité du pays face aux crises régionales, tout en relançant la coopération économique avec les voisins arabes.

Mais son principal défi reste politique. Le système irakien, fondé sur la répartition confessionnelle du pouvoir, impose un jeu d’alliances permanent. Al-Soudani devra composer avec les ambitions de ses alliés chiites, les divisions au sein du camp kurde et les revendications croissantes des partis sunnites. Le boycott du scrutin par Moqtada Sadr, figure influente du courant chiite, souligne les fractures persistantes au sein de la classe politique.

La victoire d’Al-Soudani, bien que significative, ne garantit pas la stabilité. Elle marque le début d’une nouvelle bataille politique, où chaque négociation sera décisive pour l’avenir du pays. L’Irak, tiraillé entre ses intérêts intérieurs et les pressions extérieures, devra une fois encore chercher à concilier ses fractures pour avancer vers un équilibre durable.



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