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L’ANRF cible des acquisitions immobilières suspectes à Casablanca et Tanger

Hier 09:30
L’ANRF cible des acquisitions immobilières suspectes à Casablanca et Tanger
Par: Naji khaoula
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L’Autorité nationale du renseignement financier (ANRF) mène actuellement des investigations poussées autour de l’acquisition de projets immobiliers dits « en difficulté », particulièrement dans les villes de Casablanca et de Tanger. Ces projets, saisis par les banques pour cause de prêts impayés, attirent désormais l’attention des autorités en raison de mouvements financiers jugés suspects.

Selon des sources proches du dossier, plusieurs sociétés récentes, souvent créées depuis moins de deux ans, ont acquis ces biens immobiliers à la suite de procédures de levée de saisies et d’assainissement juridique. Ce qui intrigue les enquêteurs, c’est le volume élevé des flux financiers circulant sur les comptes de ces entités, disproportionné par rapport à leur activité déclarée.

Les alertes ont d’abord été lancées par des responsables d’agences bancaires, qui ont adressé des déclarations de soupçon aux autorités compétentes. Ces signalements faisaient état de dépôts et de retraits fréquents via chèques ou traites, sur des comptes détenus par les associés desdites sociétés. Certains établissements ont également noté une multiplicité des comptes bancaires, ce qui complique davantage la traçabilité des fonds.

Les premières vérifications de l’ANRF ont révélé que les opérations de rachat ciblaient essentiellement des projets de petite ou moyenne taille, situés en périphérie urbaine, souvent proches de zones populaires. Une stratégie qui permettrait de réaliser des investissements discrets, tout en bénéficiant de perspectives de rentabilité à moyen terme.

Fait notable : bon nombre des gérants identifiés n’avaient, auparavant, aucune expérience entrepreneuriale ou commerciale. Cette donnée, couplée à leur volonté manifeste d’éviter toute négociation directe avec les banques créancières, nourrit davantage les soupçons des enquêteurs. Les acquisitions ont été réalisées après des accords notariés garantissant la levée des hypothèques, souvent à des prix étonnamment élevés par rapport aux valeurs du marché local.

L’ANRF collabore actuellement avec plusieurs institutions financières afin d’établir la traçabilité exacte des transactions. L’objectif est de détecter d’éventuels liens entre les personnes impliquées, ainsi que de mettre au jour des schémas de blanchiment d’argent fondés sur l’achat de biens immobiliers à travers des sociétés-écrans.

Il est important de rappeler que ce type de rachat est normalement encadré par des procédures strictes visant à assurer la transparence des opérations : audit comptable, structuration de la dette, recours à des garanties notariées et à des experts indépendants. Toute anomalie dans ce processus peut signaler un usage détourné de ces outils juridiques à des fins illicites.

En parallèle, les difficultés qui ont mené à la paralysie des projets concernés sont bien connues : constructions non conformes, absence de permis d’habiter, litiges avec les entreprises de BTP ou encore abandon de chantiers. Autant de facteurs qui rendent ces projets vulnérables à des rachats douteux.

Face à la complexité des dossiers, l’enquête s’annonce longue. Mais les autorités se montrent déterminées à faire la lumière sur ces opérations et à sanctionner toute tentative de blanchiment d’argent à travers le secteur immobilier.

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