-
19:00
-
18:00
-
17:00
-
16:30
-
16:00
-
15:20
-
14:35
-
14:00
-
13:15
-
12:35
-
12:00
-
11:00
-
10:30
-
10:00
-
09:00
-
08:30
-
08:00
-
20:03
Suivez-nous sur Facebook
L’UE face au dilemme climatique : entre ambitions vertes et impératifs industriels
L’Union européenne traverse une phase de questionnement profond : jusqu’où maintenir ses ambitions climatiques sans fragiliser son tissu industriel ? La question sera au cœur du sommet européen de jeudi à Bruxelles, alors que les Vingt-Sept doivent trouver un équilibre entre neutralité carbone et compétitivité internationale.
Un diplomate européen prévient déjà : « Les débats seront vifs ». Deux dossiers emblématiques cristallisent les tensions : la fixation d’un nouvel objectif de réduction des émissions pour 2040, et l’interdiction des moteurs thermiques neufs dès 2035.
Un objectif 2040 difficile à atteindre
La Commission européenne propose une baisse de 90 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990 d’ici à 2040. Mais la proposition divise.
Le Danemark, la Suède et l’Espagne y sont favorables, tandis que la Hongrie et la République tchèque s’y opposent, invoquant la protection de leurs industries. La France, de son côté, reste prudente.
Pour tenter de rallier les plus réticents, Bruxelles a proposé une flexibilité supplémentaire : la possibilité d’utiliser jusqu’à 3 % de crédits carbone internationaux. Un geste jugé insuffisant pour sortir de l’impasse.
Aucune décision ne devrait être prise lors de la réunion de Bruxelles, considérée comme une étape préparatoire avant la COP30, prévue début novembre au Brésil.
Le retour du débat sur les voitures thermiques
Autre point de friction : l’interdiction de vendre des voitures thermiques neuves à partir de 2035.
Mesure phare du Pacte vert européen, elle est désormais contestée par plusieurs constructeurs et soutenue par le chancelier allemand Friedrich Merz, qui s’est engagé à « tout faire » pour la remettre en cause.
La France et l’Espagne défendent pour leur part un assouplissement, sans renoncer à l’objectif initial.
L’Europe revoit ses priorités vertes
Depuis la percée des partis d’extrême droite aux élections européennes de 2024, les politiques environnementales de l’Union semblent marquer le pas.
« Il y a un changement de mentalité, c’est assez évident », confie un diplomate européen. « Personne ne conteste la lutte contre le changement climatique, mais la manière d’y parvenir évolue. »
Ce virage inquiète la communauté scientifique. Plus de 2 000 chercheurs ont récemment adressé une lettre ouverte aux dirigeants européens, affirmant qu’un objectif climatique ambitieux reste compatible avec la prospérité économique.
Sous la pression de certains États et des milieux industriels, Bruxelles a d’ailleurs entamé la révision de plusieurs réglementations phares, notamment celles sur la déforestation et le devoir de vigilance des entreprises — un signal clair d’un ralentissement de l’agenda vert européen.