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Le travail invisible des femmes mérite une loi, selon Abdellatif Ouahbi

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Le travail invisible des femmes mérite une loi, selon Abdellatif Ouahbi
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Lors d’un colloque international tenu à Rabat, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a lancé un appel fort en faveur d’une évolution du droit familial marocain. Il a plaidé pour une reconnaissance juridique claire de la contribution des femmes au développement du patrimoine familial, estimant que le cadre législatif actuel ne reflète pas suffisamment la réalité économique et sociale vécue dans les foyers marocains.

S’inscrivant dans le cadre du principe de Kad et Siaya, ancré dans la tradition malékite et la jurisprudence marocaine, le ministre a affirmé que cette démarche vise à établir un équilibre plus juste entre les responsabilités matérielles et immatérielles assumées par les femmes. « Il est temps de dépasser une jurisprudence ponctuelle pour instaurer un encadrement légal explicite qui valorise le travail invisible des femmes », a déclaré M. Ouahbi, ajoutant que cette réforme est en parfaite cohérence avec les principes de la Charia et les normes internationales des droits humains.

Le colloque a réuni un large éventail d’acteurs du monde judiciaire, politique et diplomatique. Magistrats, chercheurs, parlementaires et représentants d’organisations internationales ont débattu de l’évolution nécessaire du droit de la famille, à la lumière des mutations sociales que connaît le Maroc.

Le président du Ministère public a souligné pour sa part que la jurisprudence ne peut rester figée face aux réalités contemporaines, appelant à une adaptation proactive du cadre juridique. L’ambassadeur d’Égypte au Maroc a salué les avancées du Royaume en matière de droit familial, en particulier les efforts entrepris pour intégrer la dimension genre dans les politiques publiques.

Cette prise de position du ministre intervient dans un contexte marqué par un débat croissant sur la réforme du Code de la famille (Moudawana). De nombreuses voix, issues de la société civile, du monde académique et même des cercles religieux, appellent à une révision en profondeur des textes régissant les droits et devoirs au sein du foyer.

En proposant de reconnaître légalement l’apport des femmes à la construction du patrimoine familial, Abdellatif Ouahbi remet au cœur du débat une question longtemps reléguée à la sphère privée : celle de la justice économique dans le cadre conjugal. Un chantier sensible, mais nécessaire pour faire évoluer le droit marocain vers une plus grande équité entre les genres.

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