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Syrie : Les rebelles annoncent la fin du règne d'Assad

Syrie : Les rebelles annoncent la fin du règne d'Assad
Dimanche 08 - 08:29
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La Syrie a vécu ce samedi un tournant majeur dans son histoire, lorsque les rebelles, soutenus par des islamistes radicaux, ont proclamé la chute du régime de Bachar al-Assad. Après une offensive fulgurante, ils ont annoncé la « libération » de Damas, mettant fin à plus de cinquante ans de pouvoir de la famille Assad, marqués par la répression et l'oppression.

Sur les écrans de la télévision publique syrienne, des représentants des rebelles ont déclaré la fin du règne de « ce tyran » et annoncé que la capitale était désormais libre des griffes du régime. Des scènes de jubilation ont éclaté sur la place des Omeyyades, cœur de la capitale, où des centaines de personnes se sont rassemblées pour célébrer cette victoire tant attendue. Des cris d’« Allahou Akbar » se mêlaient aux coups de feu tirés en l’air, tandis que les manifestants renversaient et piétinaient une statue de Hafez al-Assad, l'ancien président et père de Bachar, qui a gouverné la Syrie de 1971 jusqu'à sa mort en 2000.

 

Ce soulagement pour une grande partie de la population syrienne, marquée par plus de 13 années de guerre civile, a été exprimé par Amer Batha, un Syrien rencontré sur place : « Je n’arrive pas à croire que je suis en train de vivre cet instant », a-t-il confié, en larmes, avant d'ajouter : « C’est une nouvelle histoire qui commence pour la Syrie. »

L'offensive, qui a débuté le 27 novembre dernier dans le nord-ouest de la Syrie, a pris de court les forces loyalistes. Ces dernières ont cédé rapidement plusieurs villes stratégiques, y compris Alep, Hama et Homs, avant que les rebelles n'entrent dans Damas. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), le président Bachar al-Assad aurait quitté la capitale en direction de l'aéroport international de Damas avant que les forces de sécurité ne se retirent de certains secteurs.

L’annonce de la défaite d’Assad a été suivie d’un appel à la réconciliation et à la reconstruction du pays. Les rebelles ont affirmé avoir libéré tous les prisonniers politiques, incarcérés sous le régime de Bachar al-Assad. Ils ont également exprimé leur volonté de protéger les biens de l’État syrien libre, insistant sur la nécessité d’un avenir où la Syrie serait dirigée par un gouvernement issu de la volonté populaire.

Cette victoire des rebelles islamistes intervient dans un contexte international tendu. Le président américain, Joe Biden, a d'ores et déjà exprimé l’intérêt des États-Unis à suivre de près la situation. La guerre civile syrienne, qui a commencé en 2011, a été l'une des plus meurtrières du XXIe siècle, causant la mort de plus de 500 000 personnes et divisant le pays en plusieurs zones d’influence contrôlées par différents acteurs internationaux.

Malgré l’avancée rapide des rebelles, plusieurs obstacles demeurent, notamment l’incertitude sur l’avenir politique du pays. Le Premier ministre syrien, Mohamed al-Jalali, a exprimé son désir de passer le relais à un nouveau leadership, prêt à coopérer avec les forces en place. Cependant, l'avenir de la Syrie semble encore incertain, avec des forces étrangères telles que la Russie et l'Iran, qui ont soutenu Assad tout au long du conflit, toujours impliquées sur le terrain.

Les rebelles, dirigés par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), ont fait preuve d'une organisation impressionnante. Leur avance rapide a été facilitée par le retrait des troupes gouvernementales de plusieurs zones clés. La coalition rebelle, soutenue par la Turquie, a également remporté des victoires significatives dans le sud du pays, notamment à Deraa, la ville qui avait été le berceau du soulèvement en 2011.

Avec la fin du règne d’Assad, la Syrie pourrait se retrouver à un moment charnière. Le chemin vers une reconstruction pacifique sera semé d’embûches, mais pour beaucoup, ce jour marque l’espoir d’un avenir débarrassé du régime autoritaire qui a dévasté le pays.


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