- 10:32Biden fustige la CPI : une décision « scandaleuse » contre Netanyahu et Gallant
- 10:27La Monnaie de Paris célèbre la réouverture de Notre-Dame avec une collection de pièces exclusives
- 10:13Casablanca : le CNDH lance un dialogue inédit avec les jeunes leaders
- 10:04Le Raja et le Wydad : Un derby de Casablanca sous haute tension
- 09:59CMGP fait son entrée à la bourse de Casablanca : une étape stratégique pour accélérer sa croissance
- 09:53Aleph Hospitality prend en charge deux complexes hôteliers de luxe au Maroc
- 09:44Missile balistique russe : réunion de l'OTAN et de l'Ukraine à Bruxelles
- 09:38BIM Group inaugure une nouvelle plateforme logistique à Marrakech
- 09:31Royal Air Maroc et GOL Linhas Aéreas : un partenariat stratégique pour relier le Maroc et le Brésil
Suivez-nous sur Facebook
Bank Al-Maghrib révèle des statistiques intrigantes sur l'emploi en 2023
Bank Al-Maghrib (BAM) a récemment publié un rapport détaillant des statistiques intrigantes sur l’emploi au Maroc en 2023. Sur les 10,6 millions d’actifs occupés, 6,2 millions, soit 58,9 %, sont des salariés. Les autres se répartissent en 3,2 millions de travailleurs indépendants (30,1 %) et environ 1,2 million d’aides familiales et d’apprentis (10,8 %). En milieu urbain, l’emploi salarié est plus courant avec un taux de 71,1 %, comparé à 39,9 % en milieu rural, et légèrement plus élevé chez les hommes (59,3 %) que chez les femmes (57,4 %).
Ce rapport, adressé au roi Mohammed VI, met en lumière une progression notable de l’emploi salarié de 2,1 % par an entre 1999 et 2023, contre 0,8 % pour l’emploi total. En 2023, l’emploi salarié avait bondi de 10,4 % aussi bien en zones urbaines que rurales.
Cependant, malgré cette augmentation, le taux d’emploi salarié au Maroc reste bas par rapport à d’autres pays. L’Organisation internationale du travail indique qu’en 2022, ce taux était de 70,7 % en Turquie, 73,7 % en Égypte et Tunisie, et 84,6 % en Espagne, contre seulement 52,6 % au Maroc.
Le rapport souligne également des conditions de travail préoccupantes pour les salariés marocains. En 2023, plus de la moitié des salariés (51,9 %) travaillaient sans contrat, 54,2 % n’avaient pas de couverture médicale, et seulement 44,4 % étaient affiliés à un régime de retraite. La formation continue est quasi inexistante, 97,6 % des salariés déclarant ne pas avoir bénéficié de formation financée par leur employeur au cours des douze derniers mois.
Malgré ces conditions, une grande partie des chômeurs marocains préfère chercher un emploi salarié. La Banque du Maroc, se basant sur l’enquête nationale sur l’emploi de 2019, rapporte que 71,9 % des chômeurs souhaitent un emploi salarié, avec une préférence plus marquée chez les femmes (78,3 %) et les diplômés de l’enseignement supérieur (78,7 %).
Cette préférence pour l’emploi salarié, selon le rapport, révèle un faible esprit entrepreneurial parmi la population, malgré les initiatives publiques comme le statut de l’auto-entrepreneur créé en 2015. Le nombre d’inscrits sous ce statut a atteint 406,3 mille à la fin de 2022, avant de diminuer à 396,4 mille fin novembre 2023. Cette baisse coïncide avec l’introduction des cotisations obligatoires pour l’assurance maladie en février 2022, une augmentation de la fiscalité en 2023, et une conjoncture économique difficile dans les secteurs des services et du commerce.
Le rapport de la Banque du Maroc souligne que, bien que la croissance de l’emploi salarié soit positive pour l’économie, elle reste insuffisante par rapport à d’autres pays et ne garantit pas toujours de meilleures conditions de travail. De plus, elle indique un manque d’attrait pour l’auto-entrepreneuriat.
La création du statut d’auto-entrepreneur vise à réduire l’économie informelle et le chômage avec un système fiscal simplifié et des démarches administratives allégées. La circulaire n°731 relative aux dispositions fiscales de la loi de finances 2021 détaille les cotisations pour les auto-entrepreneurs, variant de 1 200 dirhams pour les revenus annuels inférieurs à 5 000 dirhams à 14 400 dirhams pour ceux supérieurs à 50 000 dirhams.
Enfin, le rapport mentionne une nouvelle mesure fiscale imposant un impôt de 30 % sur le revenu excédant 80 000 dirhams annuels réalisés avec un même client, contre un maximum de 1 % auparavant, pour lutter contre l’évasion fiscale et l’emploi salarié déguisé.
Ces données montrent que, malgré des progrès notables, des défis subsistent pour améliorer les conditions de travail et encourager l’entrepreneuriat au Maroc.