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Agadir : un vaste réseau de trafic de diplômes universitaires démantelé

Agadir : un vaste réseau de trafic de diplômes universitaires démantelé
14:40 Par: Naji khaoula
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L’université Ibn Zohr d’Agadir est au cœur d’un scandale retentissant. Un enseignant en droit, également dirigeant local du parti de l’Union constitutionnelle, a été placé en détention provisoire par décision du magistrat en charge des affaires financières près de la Cour d’appel de Marrakech. Il est accusé de diriger un réseau illégal spécialisé dans la vente de diplômes universitaires.

Six autres individus sont également poursuivis dans cette affaire. Parmi eux : l’épouse du professeur, exerçant en tant qu’avocate, un ancien chef du service de greffe au tribunal de Safi, son fils avocat stagiaire, deux avocats additionnels et un autre enseignant universitaire de la même faculté.

Les éléments recueillis lors de l’enquête, menée par la Brigade nationale de la police judiciaire, ont permis de saisir une somme avoisinant les 80 millions de dirhams sur le compte bancaire de l’épouse de l’enseignant. Ces fonds seraient issus de la vente frauduleuse de diplômes et de pratiques d’intermédiation illégale dans des processus de recrutement au sein de l’université.

L'affaire a éclaté à la suite de l'arrestation, à l'été 2021, d’un notaire poursuivi pour détournement de fonds. Au cours de son interrogatoire, ce dernier a avoué avoir acheté un diplôme de master auprès du professeur incriminé, pour un montant de 250.000 dirhams, sans avoir suivi le moindre cours ni passé de concours d’admission.

Les investigations ont mis à jour un système bien organisé impliquant des complicités internes à l’université et de nombreuses irrégularités administratives entre 2015 et 2021. Il est également reproché à l’enseignant mis en cause d’avoir bénéficié de la protection de hauts responsables universitaires, ainsi que de l’ancienne directrice des ressources humaines au ministère de l’Enseignement supérieur sous le gouvernement précédent.

Cette dernière, relevée de ses fonctions par l’ancien ministre Essaïd Amzazi, a par la suite réintégré son poste de professeure à la faculté de droit de Tanger. Elle entretenait une relation étroite avec le professeur inculpé, participant régulièrement à ses conférences et activités, malgré ses fonctions officielles.

L’affaire met en lumière de profondes failles dans la gouvernance universitaire et soulève des questions sur l’intégrité des diplômes délivrés. Le dossier, toujours en cours d’instruction, pourrait déboucher sur d’autres révélations dans les semaines à venir.

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