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Israël frappe Gaza-ville au 700ᵉ jour de guerre
L’armée israélienne a bombardé vendredi une tour d’immeuble dans le centre de Gaza-ville, qu’elle dit vouloir conquérir, au 700ᵉ jour du conflit meurtrier qui l’oppose au mouvement islamiste Hamas. L’édifice s’est effondré après avoir été visé par l’aviation, a constaté l’AFP.
Selon l’armée, la population avait été prévenue afin de limiter les pertes civiles. « Dans les jours qui viennent, des frappes précises et ciblées contre des infrastructures terroristes auront lieu », a-t-elle précisé, en indiquant que les tours d’immeubles seraient particulièrement visées.
Le ministre de la Défense, Israël Katz, a pour sa part affirmé que « le verrou des portes de l’enfer à Gaza a sauté ».
Civils sous le choc
« J’ai vu les habitants de la tour jeter leurs affaires par les fenêtres avant de fuir », raconte Arej Ahmed, 50 ans, déplacée du nord vers le sud de Gaza. « Moins d’une demi-heure après les ordres d’évacuation, la tour a été bombardée. »
Dans plusieurs quartiers de Gaza-ville et de sa périphérie, 19 personnes ont péri vendredi dans des frappes israéliennes, selon la Défense civile locale. Dix autres morts ont été recensés ailleurs dans le territoire. L’armée israélienne n’a pas commenté ces bilans, invérifiables de manière indépendante en raison des restrictions imposées aux médias.
« Les nouvelles selon lesquelles Israël commence à bombarder des tours (…) sont terrifiantes. Mes enfants sont terrifiés », témoigne Ahmed Abou Woutfa, 45 ans, habitant de l’ouest de la ville.
Israël affirme contrôler environ 75 % de la bande de Gaza et 40 % de Gaza-ville, présentée comme le dernier grand bastion du Hamas. Selon un haut responsable militaire, jusqu’à un million de personnes pourraient être amenées à fuir vers le sud.
Pression autour des otages
Alors que les combats se poursuivent, la question des otages enlevés le 7 octobre 2023 reste au cœur des préoccupations en Israël. Des proches de captifs manifestaient encore vendredi pour réclamer leur libération.
Le Hamas a diffusé une vidéo montrant deux d’entre eux, Guy Gilboa-Dalal et Alon Ohel. Le premier en appelle directement au Premier ministre Benjamin Netanyahu pour empêcher une offensive sur Gaza-ville. Le second apparaissait pour la première fois depuis son enlèvement.
Au total, l’attaque du 7 octobre a coûté la vie à 1.219 personnes en Israël, majoritairement des civils. Sur les 251 personnes enlevées, 47 sont toujours retenues à Gaza, dont 25 seraient mortes selon l’armée israélienne.
Un bilan humain écrasant
La riposte israélienne a déjà fait plus de 64.300 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas. Des chiffres jugés fiables par l’ONU mais contestés par Israël.
Près de deux ans après le début de la guerre, le gouvernement Netanyahu continue d’affirmer sa volonté de détruire le Hamas et de prendre le contrôle sécuritaire du territoire. Mais il fait face à une pression croissante, en Israël comme à l’étranger, pour obtenir un cessez-le-feu et la libération des otages.