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La réouverture des écoles peut-elle être une erreur ?

La réouverture des écoles peut-elle être une erreur ?
Mardi 25 Août 2020 - 17:13
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Nous avons gaspillé notre chance de rouvrir en toute sécurité. Le deuxième jour de la nouvelle année scolaire, une étudiante de deuxième année du secondaire a pris une photo du couloir de son école ou on voit les enfants portant des sacs à dos se tenaient épaule contre épaule. Rares étaient ceux qui portaient des masques. Dans les quatre jours, six étudiants et trois membres du personnel ont été signalés de nouveaux cas de Covid-19, et les cours ont été transférés en ligne les lundis et mardis suivants.

L'histoire des réouvertures d'écoles est une étude de priorités biaisées. Pendant des semaines, l’administration de tutelle a insisté sur la nécessité de l’apprentissage en classe. Mais alors que l'été avançait, les responsables n'ont pas fait grand-chose pour s'assurer que cette démarche serait sans danger.

Pour la relance, l’administration s'est attachée à assouplir les restrictions sur les entreprises, ce qui signifiait renoncer à contrôler la propagation du coronavirus. Alors que les restaurants et les salons de coiffure et autres activités ont commencé à ramener des clients, les cas dans presque tout le pays ont augmenté, rendant les réouvertures d'écoles de plus en plus dangereuses. Quelques semaines après le début de l’année scolaire, plus de 1 000 élèves et membres du personnel scolaire ont été mis en quarantaine. Un lycée a dû mettre les étudiants en quarantaine quelques heures seulement après le premier jour d'école. Grosso modo, des cas ont été confirmés dans au moins 22 écoles à travers le pays.

D'autres pays ont rouvert des écoles sans «aucun problème», l'état de la pandémie est bien pire ici. Par exemple, l'Allemagne, la Corée du Sud avaient des taux de positivité inférieurs à 4% lorsqu'ils ont repris les cours. Dans notre cas et nos conditions, de nombreux enseignants et certains parents rechignent, car ils estiment que les plans de réouverture des écoles vont les mettre en danger au même titre que les enfants.

En réponse, les critiques des syndicats d’enseignants ont accusé les enseignants de magouille. D'autres disent que les enseignants devraient volontairement se mettre en danger, tout comme les infirmières, les employés des transports en commun et d'autres travailleurs essentiels.

Avant la réouverture, il faut s’organiser pour trouver la meilleure façon de contrôler l'encombrement dans les couloirs et les bus, la désinfection et la propreté des toilettes. Il faut penser aussi à la ventilation adéquate des bâtiments et surtout les classes.

Des classes moins encombrées signifient plus d'enseignants, plus d'espace et des horaires décalés. Équiper les écoles de suffisamment de désinfectant pour les mains coûtera des sommes non négligeables étant donné que les écoles publiques sont souvent si sous-financées que de nombreux enseignants achètent leurs propres fournitures de classe.

En parallèle, plusieurs écoles commencent l'année scolaire avec l'apprentissage à distance. Mais plusieurs parties prenantes rejettent les horreurs de l'apprentissage à distance, qui élargit les gouffres économiques et sociaux existants et pense que ça va devenir un fardeau dans le meilleur des cas. Alors que les parents plus aisés embauchent des tuteurs pour les modules d'apprentissage à domicile, d'autres familles ont du mal à se connecter, faute de matériels adéquats ou connexion et débit adaptés.

Cette histoire est vraie elle se déroule aux États unis, elle doit nous interpeller sur ce qui nous attend. En effet, la réouverture suggère que la question la plus urgente n'est peut-être pas de savoir comment reprendre l'enseignement en toute sécurité pour tout le monde dans la précipitation, mais plutôt comment offrir aux familles les services et le soutien fournis par les écoles en période normale.


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