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Soudan : l’exode s’intensifie après la chute d’El-Facher
Des dizaines de milliers de civils soudanais ont fui leurs villes et villages ces derniers jours, alors que les combats s’étendent désormais vers l’est du Darfour. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), environ 36.825 personnes ont quitté cinq localités de l’État du Kordofan-Nord, situé à quelques centaines de kilomètres du Darfour, une semaine après la prise de la ville stratégique d’El-Facher par les Forces de soutien rapide (FSR).
Cette avancée paramilitaire marque un tournant majeur dans le conflit qui oppose depuis avril 2023 les FSR à l’armée soudanaise. El-Facher était le dernier bastion militaire d’importance que l’armée contrôlait encore dans la région. Sa chute a ouvert la voie à une nouvelle progression des forces paramilitaires vers l’est, provoquant un déplacement massif de civils en quête de sécurité.
Les fuyards, parmi lesquels de nombreuses femmes et enfants, se déplacent à pied, en charrette ou par tous les moyens disponibles dans des conditions extrêmement précaires. Certains cherchent refuge dans des zones rurales difficiles d’accès, d'autres tentent de rejoindre des villes déjà saturées par l'afflux de déplacés internes. L’OIM souligne que les besoins humanitaires sont « urgents et critiques », en particulier en matière de nourriture, d’eau potable, d’abris et de soins médicaux.
Le conflit, qui a ravagé de nombreuses zones du Soudan, a déjà poussé plus de 10 millions de personnes à quitter leur foyer depuis son déclenchement, selon les estimations des Nations unies — faisant de cette crise l’un des plus grands déplacements de populations au monde aujourd’hui. Dans certaines régions du Darfour, des organisations humanitaires alertent sur des risques de famine imminente, exacerbés par les blocages d’aide et l’effondrement des infrastructures.
Face à cette situation, les appels internationaux à un cessez-le-feu continuent, mais restent sans effet concret sur le terrain. Les négociations initiées par plusieurs médiateurs régionaux n'ont jusqu’ici pas permis d’endiguer l’escalade.
Pour les civils, l’avenir reste incertain. Beaucoup craignent que le conflit, désormais en pleine expansion géographique, n’entraîne une nouvelle vague de violences massives dans les zones encore relativement épargnées. Dans les régions frontalières, certains envisagent déjà l’exil vers le Tchad, le Soudan du Sud ou l’Égypte, malgré les risques et l’absence de garanties humanitaires.
