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Affaire Epstein : la Chambre américaine défie Donald Trump sur un vote explosif
La Chambre des représentants des États-Unis doit se prononcer mardi sur un texte exigeant la publication de l’ensemble des documents du ministère de la Justice liés à l’affaire Jeffrey Epstein. Un vote à forte portée politique, perçu comme un défi direct envers Donald Trump, qui a tenté pendant plusieurs semaines de l’empêcher avant de se raviser.
Le projet de loi vise à forcer la divulgation des archives concernant le financier new-yorkais, mort en prison en 2019 avant son procès pour crimes sexuels. Malgré une intense pression exercée en coulisses et publiquement, le président américain a fini par annoncer dimanche qu’il soutiendrait la démarche.
Une majorité républicaine fracturée
Ce revirement s’est produit alors que l’un des promoteurs du texte, le républicain Thomas Massie, a assuré s’attendre à ce que « 100 ou plus » élus de son camp votent en faveur du projet. Une perspective qui aurait rendu politiquement coûteux un blocage frontal orchestré par la Maison-Blanche.
Pour les démocrates, notamment leur chef de file à la Chambre, Hakeem Jeffries, les victimes d’Epstein « méritent une transparence totale ». « La Chambre va agir. Le Sénat doit suivre. Et Donald Trump doit laisser la procédure se dérouler », a-t-il déclaré lundi.
Pressions, colère et malaise politique
Le texte devrait franchir facilement l’étape de la Chambre, avant d’être transmis au Sénat, où le chef de la majorité républicaine, John Thune, n’a pas encore indiqué s’il accepterait de le soumettre au vote. Un choix potentiellement explosif pour la majorité, déjà sous le feu des critiques pour sa gestion de l’affaire Epstein.
Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump tente d’éteindre toute polémique autour du dossier, malgré les attentes élevées d’une partie de son mouvement « MAGA », à qui il avait promis des révélations spectaculaires pendant la campagne.
La publication récente d’emails appartenant à Epstein a ravivé la controverse. Dans certains de ces messages, l’homme d’affaires affirme que Donald Trump « savait à propos des filles » agressées sexuellement et aurait même « passé plusieurs heures » avec l’une d’elles. Le président dément formellement et a répliqué en réclamant une enquête sur les liens entre Epstein et plusieurs personnalités démocrates, dont Bill Clinton.
Un vote à risques pour les élus
Pour Thomas Massie, la manœuvre pourrait viser à retarder la publication du dossier. Selon lui, l’ouverture d’enquêtes de dernière minute pourrait servir « d’écran de fumée ».
À la veille du vote, il a mis en garde ses collègues républicains : « Les traces de ce vote survivront au-delà de la présidence de Donald Trump ». Une manière de souligner que ce scrutin, au-delà du cas Epstein, pourrait devenir un test de loyauté et de transparence au sein du parti républicain.
