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Berkane, fer de lance de l’intelligence artificielle au Maroc

14:20
Berkane, fer de lance de l’intelligence artificielle au Maroc
Par: Naji khaoula
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Alors que le monde aura les yeux rivés sur le Maroc à l’occasion de la Coupe du monde 2030, le Royaume, lui, regarde plus loin que les stades. Une autre compétition se joue en coulisses : celle de la souveraineté numérique. Une ambition nationale portée par la stratégie « Maroc Digital 2030 » et un engagement fort en faveur de l’intelligence artificielle (IA), qui s’illustre concrètement à Berkane, dans la région de l’Oriental.

C’est là que l’École nationale de l’intelligence artificielle et de la digitalisation (ENIAD) a vu le jour il y a à peine deux ans. Déjà, l’établissement s’impose comme un pôle d’excellence pour la formation des compétences de demain. Une initiative qui s’inscrit dans un écosystème national en plein essor, soutenu par des infrastructures majeures, dont le plus grand data center d’Afrique.

Former pour transformer

« L’école est née d’un besoin croissant en profils spécialisés dans la digitalisation et l’intelligence artificielle, tant au niveau régional que national », affirme Khalid Jaafar, directeur par intérim de l’ENIAD. L’établissement ambitionne de former des ingénieurs capables de piloter les grandes transformations numériques du pays.

Dès 2026, les premiers diplômés feront leur entrée sur le marché du travail. Leur profil intéresse déjà plusieurs entreprises marocaines et internationales, telles que TCI, SQLI ou CDG Capital. Un forum étudiants-entreprises, prévu pour octobre 2025, viendra renforcer cette dynamique de synergie entre formation et emploi.

Une école au cœur des enjeux stratégiques

Dans les salles de classe, les enseignants transmettent des savoirs techniques à forte valeur ajoutée. En cybersécurité, un domaine devenu critique, l’enseignante Amina Kharbach met l’accent sur la prévention : « Il ne s’agit plus seulement de réagir aux cyberattaques, mais d’anticiper, de protéger nos systèmes et de comprendre les failles. »

Le développement mobile est également au cœur de la pédagogie, avec une forte intégration de l’IA. Le professeur Mohamed Boudchiche explique : « Chaque projet étudiant est conçu en lien avec la robotique, l’informatique et l’IA. Le but est de former des développeurs capables d’offrir des solutions intelligentes et adaptées aux besoins du marché. »

Même son de cloche du côté du professeur Nabil Alami, spécialisé en deep learning et DevOps. Selon lui, la montée en puissance des projets de fin d’études à Casablanca ou Rabat témoigne d’un alignement réussi entre les formations proposées et les attentes du secteur professionnel.

Une génération tournée vers l’avenir

Les étudiants de l’ENIAD ne sont pas en reste. Leur motivation est à la hauteur des enjeux. Lahcen Yasr, en deuxième année de la filière robotique, confie : « Ici, on apprend en faisant. On développe des applications mobiles, on crée des objets connectés, le tout en intégrant l’IA. C’est exactement ce que je voulais. »

Cette formation axée sur la pratique, la créativité et l’adaptabilité prépare les étudiants à s’insérer rapidement sur un marché du travail en pleine mutation. Elle ouvre également des perspectives à l’international, dans un secteur en forte demande.

Un pas vers l’indépendance technologique

Loin des effets d’annonce, le Maroc semble bâtir patiemment les fondations de son autonomie numérique. L’ENIAD n’est pas seulement un établissement académique : elle est un levier stratégique pour bâtir un écosystème national de l’IA, qui allie formation, innovation, cybersécurité et entrepreneuriat.

À l’horizon 2030, le Maroc ne se contentera peut-être plus de briller sur les pelouses du Mondial. Il pourrait aussi s’imposer comme un acteur majeur du numérique en Afrique. Et cette ambition, silencieusement, commence déjà à prendre forme… à Berkane.



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