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La cour d’appel confirme la condamnation de Hamid El Mahdaoui
La Cour d’appel de Casablanca a confirmé, ce lundi 30 juin, la peine de prison ferme d’un an et demi prononcée à l’encontre du journaliste Hamid El Mahdaoui, ainsi qu’une amende civile d’un montant d’1,5 million de dirhams au profit du ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi. Ce verdict, attendu et controversé, relance le débat sur l’état de la liberté de la presse au Maroc et sur l’usage du droit pénal pour encadrer les discours critiques à l’égard du pouvoir.
En novembre dernier, le tribunal de première instance avait déjà condamné El Mahdaoui à 18 mois de détention pour diffusion d’accusations diffamatoires, injures publiques et calomnie, en vertu des articles 443, 444 et 447 du Code pénal. Cette affaire, à forte charge symbolique, s’inscrit dans une série de poursuites judiciaires engagées par le ministre Ouahbi contre le journaliste, avec l’accord explicite du chef du gouvernement Aziz Akhannouch.
Au total, cinq plaintes ont été déposées par le ministre contre El Mahdaoui, dont celle ayant conduit à cette condamnation. À l’origine du conflit judiciaire : des vidéos publiées par le journaliste sur ses réseaux sociaux, dans lesquelles il évoque des faits supposés, notamment la réception par Me Ouahbi, à l’époque avocat, d’un véhicule de luxe offert par Hind El Achchabi, ex-dirigeante de Dalia Développement. Des propos que le parquet a qualifiés de mensongers, attentatoires à la vie privée, et révélateurs d’une intention malveillante.
Lors de l’audience du 16 juin, le ministère public a requis l’application stricte de la loi, arguant que les déclarations d’El Mahdaoui ne relevaient plus de la liberté d’expression mais bien d’un projet diffamatoire. Le parquet a aussi retenu comme élément aggravant la mention d’un dossier judiciaire impliquant Me Ouahbi, en lien avec un litige commercial estimé à 45 millions de dirhams entre Wana et Maroc Telecom.
Du côté de la défense, l’affaire est perçue comme un harcèlement judiciaire visant à faire taire une voix critique. Les avocats d’El Mahdaoui dénoncent une campagne ciblée contre leur client, affirmant que le refus de renouvellement de sa carte de presse professionnelle et la multiplication des plaintes sont des signaux d’alerte préoccupants pour l’indépendance des journalistes au Maroc.
La partie civile, quant à elle, reste ferme : les avocats de Ouahbi ont réitéré leur demande de 10 millions de dirhams de dommages et intérêts, considérant que les propos tenus par El Mahdaoui ont gravement porté atteinte à l’honneur et à la réputation de leur client.
Au-delà du cas individuel de Hamid El Mahdaoui, ce procès ravive une inquiétude plus large concernant l’avenir du journalisme d’investigation dans le pays. La frontière entre critique légitime et infraction pénale semble de plus en plus floue, au risque de décourager la liberté d’expression au sein du paysage médiatique marocain.
Le journaliste devrait purger sa peine dans les semaines à venir, à moins d’un éventuel recours devant la Cour de cassation. En attendant, son cas divise l’opinion publique et interroge sur l’équilibre, encore fragile, entre justice, pouvoir politique et droit à l’information.
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